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" C'est un bon pays que la France ..."

         

Qu'on soit pour ou qu'on soit contre, on ne peut pas nier que la France soit généreuse dans la façon dont elle accueille les étrangers sur son sol.

Je ne parle pas de sentiments ou de chaleur humaine, ces choses là étant par trop sujettes à appréciations personnelles.

Je me réfère au nombre d'immigrants chaque année, aux conditions matérielles qui leur sont faites et à l'aide sociale, sous toutes ses formes, qu'ils y reçoivent.

Il n'est même pas certain, et c'est un débat fondamental actuellement, que notre pays ait encore les moyens financiers d'une telle libéralité.

     Je voudrais aujourd'hui mettre en lumière une situation aux antipodes de cette générosité, et c'est le cas de le dire puisqu'il s'agit de la Nouvelle Calédonie et de la composition exorbitante de son  corps électoral .

C'est un Territoire auquel, pour y avoir résidé assez longtemps pour le connaître assez bien, je m'intéresse particulièrement.

     Pour en revenir brièvement au début de cet article, vous n'ignorez pas qu'en France métropolitaine, les ressortissants de la Communauté Européenne peuvent désormais voter aux scrutins locaux dans notre pays. Il est même question d'accorder ce droit aux étrangers non européens.

     Sachez donc qu'en Nouvelle Calédonie, Territoire d'Outre-Mer français, les français installés depuis moins de 20 ans ne pourront pas voter au référendum d'autodétermination prévu d'ici à 2014 au plus tard.

En effet le 19 février 2007, l'Assemblée et le Sénat, réunis à Versailles en Congrès, ont adopté à une écrasante majorité une loi constitutionnelle modifiant l'article 77 de la Constitution de 1958.

En quoi consiste cet article maintenant révisé ?

A rien moins que cette chose inouïe : établir, parmi des citoyens français jouissant de leurs prérogatives civiques, des corps électoraux distincts en Nouvelle Calédonie, en fonction des scrutins concernés:

                        - Pour les élections nationales ( présidentielles, législatives, municipales, européennes, référendums ) TOUS LES ELECTEURS peuvent voter.

                          - Pour le futur référendum d'autodétermination devant décider du maintien ou non de la Nouvelle Calédonie dans la France, LE CORPS ÉLECTORAL EST «FIGÉ». 

Seules pourront voter les personnes soit qui auraient pu voter en 1998, soit qui pourront justifier de 20 ans de domiciliation continue en Nouvelle Calédonie en 2014, c'est à dire, pour faire simple, les personnes présentes sur le Territoire depuis 1994, et qui ne l'auront pas quitté.

Ainsi, selon qu'on se trouve ici ou là, dans notre "bon pays", comme disait Saint-Simon, selon surtout qu'on est français ou pas, on se voit appliquer une législation soit ubuesquement restrictive, soit excessivement laxiste.