« Ils vont s’apercevoir que je suis assez c... pour aller jusqu’au bout. »
Cette phrase prononcée par Dominique de Villepin permet d'apprécier toute l'ambiguité de ce mot.
Peut-on imaginer que l'ancien Premier Ministre pense de lui-même qu'il est bête ? A l'évidence, non.
C'est que le mot "c..." est d'une richesse de sens insoupçonnée que je vais tenter de mettre à jour, bien que je ne sois pas le mieux placé en la matière, mais fort du principe qu'il faut ne pas être mort pour parler de la mort.
Nom masculin, sur lequel on a construit un féminin, comme Eve naquit d'une côte d'Adam. Mais ce masculin lui-même ne le reste pas toujours, comme dans l'expression courante " une histoire à la c..."
Mot hermaphrodite, donc, même si, à l'origine, il désigne trivialement le sexe de la femme. Il est ensuite inexplicablement passé dans l'usage courant pour désigner une personne stupide ou désagréable, ou les deux à la fois, les cumulards n'étant pas rares.
Ce mot de trois lettres au masculin et de cinq au féminin, comme "sot", désigne quelqu'un dont la limite intellectuelle s'accompagne soit de naïveté, soit d'entêtement ou d'intrépidité irréfléchie (" Ah ! le c...! " dit-on couramment d'un individu qui vient d'accomplir un acte d'une audace admirable; c'est aussi dans ce sens que Villepin se traite lui même de "c..."), soit d'une tare caractérielle.
Le c... est plus entêté que bête, plus rigide qu'idiot.
Il cumule, en réalité, tout ce qui déplait, rebute, irrite. C'est pourquoi, sans doute, il y en a tant sur la route quand on est au volant.
Il peut être intelligent, mais on ne l'aime pas, car c'est un fâcheux, comme disaient nos ancêtres.
Le mot c... est le plus souvent employé comme substantif : "un c...", "une c...e".
Il peut également servir d'adjectif : " je suis trop c...".
Agrémenté d'un suffixe, il se nuance, grâce à l'assonnance éclatante du A, d'agressivité et de mépris : "c...asse", "c...ard".
Il devient même un nom propre qui réunit la vaste famille "Duc..."
Dans le Midi de la France, et particulièrement à Toulouse, il sert, associé le plus souvent à "putain", de balancement de la phrase et de ponctuation.
En l'accompagnant d'un qualificatif ou d'un nom, on nuance quasiment à l'infini les différentes acceptions de ce mot si court et si riche à la fois qui sert de matrice (c'est le cas de le dire), à diverses expressions plus ou moins choisies dont je donne ci-après un aperçu :
- Grand c...
- Gros c...
- Sale c...
- Vieux c...
- Jeune c...
- Petit c...
- Sinistre c...
- Sacré c...- Pauvre c...
- Archic...
- Bande de c...s
- Roi des c...s, etc, etc.
Au XXe siècle,
Georges Brassens
La male peste soit de cette homonymie !
C'est injuste, Madame, et c'est désobligeant
Que ce morceau de roi de votre anatomie
Porte le même nom qu'une foule de gens
Pierre Perret,
Ce mot, vous le dites
Censeurs hypocrites.
De Gaulle,
- Mort aux c...s !
-Vaste programme !
Daladier,
Ah, les c...s !
Michel Audiard,
« - À quoi je le reconnaîtrai ?
- Un beau brun avec des petites bacchantes, grand, l'air c...
- Ça court les rues les grands c...s
- Oui mais, celui-là, c'est un gabarit exceptionnel. Si la c...e se mesurait, il servirait de mètre étalon, il serait à Sèvres »,
entre autres, ont donné à ce modeste petit mot une remarquable résonnance historique, politique et poétique.
Commentaires
@ Reikou
Je me mêle à votre conversation avec "écrire" simplement pour vous dire que je trouve très sage ce que vous dites là.
Sachez par ailleurs que si je modère les commentaires c'est pour garder à ce blog une dignité que certains voudraient détériorer par pur besoin de détruire, ce que j'ai du mal à comprendre, mais que je suis bien forcé, hélas, de constater.
Bien cordialement.
Voici donc ma réponse .
Soyez heureux de savoir que je suis tout a fait au courant de ma mauvaise orthographe qui chagrine sans doute plus mon esprit que le votre puisque celle ci m'empêche d'exprimer correctement mon opinion sur un sujet qui m'intéresse . Contrairement a votre indifférence à ce que j'écris qui m'amène a me demander pourquoi vous intéressez vous a la forme de mon écriture si le fonds vous indiffèrent .
Un peu trop de temps à perdre peut être ?
Pour moi l'intérêt d'un blog réside autant dans ce que publie l'auteur que dans notre propre réaction et dans celles des autres lecteurs . Toutefois je peux comprendre votre opinion , et malgré que je m'exerce toujours à réduire la médiocrité de mon écriture je vous suggère dans vos futurs lectures de glisser simplement sur mes réactions si seul l'orthographe vous intéresse .
Puisque l'opinion des autres ne vous indiffère pas, merci de prendre la mienne en considération et de la respecter
" Rien ne vous autorise " ! " qu'il argumente ou non m'indiffère "...
Quel ton ! Quelle morgue ! Quelle désagréable prétention !
Mais si, mais si, mon pauvre monsieur, au contraire tout m'autorise. Ou plutôt, je n'attends pas d'être autorisé pour dire et pour faire.
Quant aux opinions des autres, elles ne m'indiffèrent pas, à moi.
Si rien ne m'autorise "à déclarer" les idées de Reikou bonnes ou mauvaises, rien ne vous permet d'en tirer des conclusions aussi hâtives... Si je laisse à Reikou, ses idées qui ne risquent pas de changer la face du monde, n'y voyez ni incapacité ni incompétence et pas plus de lâcheté... Reikou a le droit d'exprimer tout ce qu'il (elle) veut, qu'il argumente ou non reste son affaire personnelle et m'indiffère. Je n'ai réagi que parce qu'il (ou elle) écrit comme un cochon et mon commentaire ne s'adressait qu'à lui (ou elle)
Compris.
Je suis en désaccord avec vous sur le fait que "rien ne (vous) autorise" à déclarer" les idées d'un lecteur - ou de toute autre personne " bonnes ou mauvaises".
Pourquoi ? Parce que vous ne vous en sentez pas capable ou parce que vous ne vous en sentez pas le droit ?
C'est au contraire le droit et j'ose même dire le devoir de tout esprit libre, de tout citoyen à condition, comme vous le faites, d'ailleurs, de respecter la dignité de son intelocuteur.
Vous ne me ferez pas croire que vous ne vous dites jamais que telle idée est bonne, telle autre contestable, telle autre carrément détestable.
Il ne faut pas, me semble-t-il, tomber dans ce panneau de l'extrême discrétion qui est souvent le masque de l'indécision ou, pire, de la lâcheté.
Je ne dis évidemment pas cela pour vous, que je ne connais pas, mais de façon générale.
Je suis plus qu'irrité par ce prétendu respect de nos contemporains qui maquillent leur silence en délicatesse, alors qu'en vérité ils n'ont rien à dire de vraiment personnel.
Ce blog est un petit espace de liberté de penser dont le pire ennemi est le silence.
Quand je dis à Reikou qu'il (ou elle) parle "normalement" j'entends par là que "phonétiquement" son langage ne choquerait pas mes oreilles. Pour ce qui est de ses idées rien ne m'autorise à les déclarer bonnes ou mauvaises
@ écrire,
En somme en disant à "Reikou" qu'il (ou elle) "parle normalement" mais écrit mal, vous lui reprochez de mal orthographier de bonnes idées.
C'est possible, mais c'est mieux que le contraire, non ?
Reikou, faites un effort sur l'orthographe... Vous "parlez" -normalement- mais vous écrivez comme un cochon....
Étude amusante , on pourrait faire la même avec "merde"
C'est d'ailleurs un exercice théâtral connus que de trouver tous les sens de ces petits mots et d'en jouer toute les expression .
Les citations sont quand a elles très cocasses !
C'est tout de même fou ce que l'on peut apprendre avec ces petits mots !!!!!!!!!