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Ombre et lumière en Afrique.

Le même jour, par une de ces rencontres historiques extraordinaires, deux pays de l'Afrique francophone, la Guinée et la Côte d'Ivoire, vivent des situations à la fois parallèles et opposées.

A Conakry, en Guinée, Alpha Condé est proclamé élu avec 52,5% des suffrages contre le président sortant, Diallo.

Le 15 novembre dernier il avait gagné l'élection présidentielle, mais le sortant avait immédiatement contesté les résultats et trois jous de grande violence s'en était ensuivis, tandisque l'état d'urgence était proclamé.

Finalement la Cour Suprême de Guinée vient de le proclamer officiellement élu, rejetant tous les recours déposés, et les deux hommes appellent leurs partisans au calme.

Alpha Condé, ancien professeur de droit à Paris-Sorbonne, est un opposant historique à la dictature. Condamné à mort en 1970 par l'ancien président Sekou Touré, demeuré au pouvoir depuis l'indépendance de cette ancienne colonie française en 1958 jusqu'en 1984, il était revenu dans son pays en 1990 et avait été jeté en prison où il était resté deux ans.

Si le processus démocratique continue et que Condé puisse effectivement diriger ce pays, tous les espoirs sont permis et la Guinée aura à sa tête un homme déterminé, capable et intègre.

Au même moment, encore une fois, la riche Côte d'Ivoire est au bord du gouffre.

Le président sortant, Laurent Gbagbo, battu avec 46% des voix par l'ancien premier ministre Alassane Ouattara, refuse de se soumettre à la volonté des électeurs alors que le processus électoral, de l'avis de tous les observateurs sérieux, s'est déroulé de façon absolument normal.

Ayant placé des hommes à lui à tous les postes-clé de l'état ivoirien, Gbagbo s'accroche au pouvoir, isole son pays derrière un rideau de fer et lance ses milices, à la façon de l'ancien dictateur haïtien Duvalier et ses sinistres "tontons macoutes".

Deux pays, deux destins parallèles, deux évènements emblématiques pour une Afrique à la croisée des chemins, à tout moment près de marcher vers la lumière ou de sombrer dans les ténèbres.