Dans un communiqué, les députés Éric Raoult, Patrice Calméjane, Gérard Gaudron, et les sénateurs Philippe Dallier et Christian Demuynck:
"apportent tout leur soutien et leur solidarité aux policiers, au préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, ainsi qu'au ministre de l'Intérieur Hortefeux, qui face à une délinquance de plus en plus violente, effectuent un travail efficace contre les délinquants et les trafiquants de drogue".
Ce communiqué de soutien à la police serait anodin, voire louable, s'il ne tombait - et ce n'est pas l'effet du seul hasard - en pleine polémique à propos du verdict du tribunal de Bobigny condamnant des policiers pour faux témoignage et falsification de preuves.
Rappelons les faits : une course poursuite s'engage entre les policiers et un délinquant. Dans la confusion, une voiture de police blesse l'un des policiers.
Ceux-ci dressent alors un faux procès verbal pour se couvrir et accuser le délinquant d'avoir renversé l'un des leurs. Cette forfaiture est une faute gravissime.
L'ordre public ne peut être maintenu par des gens qui bafouent la loi et qui commettent de tels abus de pouvoir.
Leurs protestations, leur démontration de force devant le tribunal de Bobigny et le soutien malheureux qu'a cru bon de leur apporter leur ministre de tutelle, sont tout aussi scandaleux et inacceptables.
Quant à la prétendue trop grande sévérité du jugement (quelques mois de prison), c'est une contre-vérité tout aussi inadmissible que le délit lui même.
Mon avis est que les policiers doivent être irréprochables et que chaque faute qu'ils commettent doit être comptée double ou triple de ce qu'elle pèse pour un citoyen ordinaire, pour la même raison que l'abus sur mineur est plus lourdement condamné chez les personnes ayant autorité morale sur les victimes.
Si un pays commence à avoir peur de sa police, tout est perdu.
Les 7 à 12 mois de prison dont ces ripous, ces tontons macoutes à la française, ont écopé sont bien doux au regard de la faute qui leur est reprochée, laquelle, à mon avis est un crime qui devrait relever d'une cour d'assises.
En tout état de cause, si le projet de constituer des jurys correctionnels voit le jour, ce genre de faute sera, n'en doutons pas, bien plus lourdement puni.
Mais il y a encore plus grave : c'est que, si l'on n'y met un terme, cette dérive risque de conduire à une police au-dessus des lois, apanage traditionnel des dictatures.
Les honorables parlementaires sus-cités seraient bien inspirés de s'en souvenir et de se pénétrer, à défaut d'une meilleure connaissance des exigences de notre République, des sages propos du Garde des Sceaux et du Premier Ministre .