Les députés viennent de supprimer la grotesque censure des images montrant des personnages du passé en train de fumer.
Ils ont enfin pris conscience du ridicule qu'il y avait à trafiquer les photos pour montrer Malraux sans sa cigarette, Churchill sans son havane ou Tati sans sa pipe qu'on avait, en 2009 remplacée par un moulinet à vent !
Je m'en réjouis tout le premier avec autant de joie que je m'en étais plaint avec aigreur.
Il n'en demeure pas moins cette volonté de nous guider sur les chemins de la vertu, proprement intolérable, que Philippe Bilger ( voir blog en lien) appelle très justement "le totalitarisme du Bien".
J'affirme qu'on le retrouve, ce totalitarisme, dans l'interdiction progressive de rire des misères humaines ( on n'a jamais ri, dans l'histoire, que de cela et la comédie n'est qu'une tragédie qui fait rire ), dans la multiplication des lois mémorielles, dans l'obligation de s'intéresser à toutes les souffrances du monde, dans la repentance des fautes collectives, dans les consignes quotidiennes qui nous sont suggérées et peu à peu imposées pour "sauver la planète" et dont la finalité n'est pas tant écologique que normative et morale.
Une nouvelle religion est en train de naître, nous assistons à une reconstitution discrète mais efficace des ligues de vertu insinuantes, vigilantes, omniprésentes auxquelles nos ancêtres ont eu affaire, et dont ils ont eu tant de mal à se défaire.
Le peuple a une expression pour cela :
« bientôt, on pourra plus péter !».
Eh bien, c'est fait !
Les écolos disent que péter réchauffe dangereusement l'atmosphère, comme de fumer sa pipe....
Et dire que ce sont à peu près les mêmes qui, il y a 40 ans, nous bassinaient avec leurs
"SOUS LES PAVES, LA PLAGE" et
"IL EST INTERDIT D'INTERDIRE" !