Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
Eva Jolies Lunettes
Eva Joly travaille son personnage. Elle en cultive les signes distinctifs destinés à lui assurer un "marquage", comme disent les publicitaires.
On connaît bien les cols de chemise ouverts de BHL ou les vareuses colorées de Jean-Pierre Coffe, aussi immédiatement identifiables que le damier Lustucru ou le losange Renault.
Madame Joly, elle, porte de remarquables petites lunettes rouges. Elles sont comme un fanal qui, Roland Barthes l'eût sûrement décrypté à merveille, envoient au public un message d'originalité, de non-conformisme et de gentillesse que les propos et l'attitude intellectuelle de cette dame peinent à confirmer.
La question que je me pose à chaque fois que je l'entends et que je la vois est à peu près celle-ci : comment une telle dureté, une rigidité si partisane peut-elle se loger dans un visage si rond affublé de telles lunettes de clown ?
Ce look sympa est manifestement destiné à raccourcir le délai nécessaire à la constitution d'une notoriété solide mais aussi à gagner à Madame Joly la sympathie du public.
Elle y ajoute ce qu'elle semble considérer comme une recette infaillible pour conquérir le coeur des foules : la méchanceté à l'égard des vedettes médiatiques de la politique.
Sa sortie contre Mélenchon est d'une répugnante démagogie; en lui reprochant de "parler comme un homme de la IIIe République", magnifique compliment, soit dit en passant et assez justifié, elle feint de se mettre du côté "des petits, des obscurs, des sans grades", de ceux que les mots fatiguent, des "faiseux", opposés au "parleux", etc.
Quant à sa vacherie à l'encontre de DSK, dont elle a dit " je le connais bien; je l'ai mis en examen", c'est une petite ignominie, moralement équivalente à la trahison par un curé du secret de la confession. A en juger par l'effet qu'elle m'a fait, je ne suis pas sûr qu'elle lui attire la sympathie du peuple.
De tout cela il ressort une impression désagréable , "une fumée de fausseté" comme dit Saint-Simon à propos du cardinal Dubois, plutôt répulsive.
Sa collègue Cécile Duflot, elle au moins, a la voix pinchelarde et le sourire carnassier tout à fait bien assortis à son agressivité sans merci. C'est plus clair.
Commentaires
Quant à moi, c'est "un fumet de fausseté" que je respire mais, même s'il est tard, je ne suis pas un petit duc ; et puis la jolie madame n'a de rouge que les lunettes, pas le chapeau.