Le CRAN, Conseil Représentatif des Associations Noires, est une organisation que je juge dangereusement communautariste. Son nom en témoigne, mais aussi son action...
Dans la nuit du 31 décembre 2010, au Blanc-Mesnil, le disc-jockey Claudy ELISOR est passé à tabac et tué après avoir refusé l’entrée d’une soirée privée à un jeune homme.
Voici le communiqué que le CRAN a publié au sujet de cet évènement :
" Le 31 décembre dernier, ce père de famille de 33 ans avait refusé l’entrée à un jeune homme qui est revenu avec ses amis pour se venger.
Selon les témoins, Claudy Elisor a été frappé avec des coups de poing américains et une chaise, puis laissé pour mort.
Le CRAN condamne avec la plus grande fermeté cette agression barbare et présente ses condoléance à la famille de Claudy Elisor.
Le CRAN demande au Ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux de mettre tout en œuvre pour que les auteurs de ce crime abominable soient rapidement trouvés et punis.
Le CRAN demande à toute personne qui aurait des informations sur ce crime odieux, de se rapprocher de la police afin d’aider à l’identification des coupables."
Claudy Elisor a été victime de la violence et de la bêtise "au front de taureau". Mais pour le moment rien n'indique que sa couleur de peau soit la cause de sa mort.
Le CRAN pourrait-il expliquer pourquoi, parmi tous les crimes odieux dont les médias nous informent jour après jour, il privilégie celui-ci ?
La première provocation du CRAN, c'est son nom.
Il porte en lui l'affirmation qu'il regroupe des associations de "noirs", c'est-à-dire l'idée d'un communautarisme fondé sur la couleur de peau.
Il sonne de surcroît comme une provocation évidente et intentionnelle à l'égard du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France, le CRIF qui, sans doute, n'est pas exempt de reproches, mais qui ne saurait être réduit à une organisation raciale.
Le CRAN ne se signale dans ses interventions publiques que par une hostilité vigilante et pointilleuse, travestie en défense des droits et de la dignité des "noirs". Cet objet unique fait de cette association une sorte de gardien de la vertu qui, par son existence même, signifie à la France et aux Français qu'ils ont, dans ce domaine, bien des reproches à se faire.
Qui pourrait le nier ? Qui ne regrette que du XVIIe au XIXe siècles, l'Europe en général et la France en particulier ait pratiqué cette horreur qui s'appelle l'esclavage ?
Qui donc, aujourd'hui, rit encore aux sous-entendus bêtement racistes des chansons coloniales des années 30 ?
Et puis, nous le savons bien, quelque soin que nous mettions à nous surveiller lorsque nous parlons, notre langage est émaillé d'expressions souvent idiotes mettant en relief les ridicules ou les défauts supposés de tel peuple ou de tel groupe.
Le temps, sans doute, en viendra à bout.
Ce qui, hier encore, ne choquait personne est devenu insupportable à tous. Nul besoin de censeur ou de gendarme autoproclamé pour cela.
Enfin il me semble que les gardiens de l'orthodoxie des moeurs et du langage que les membres du CRAN prétendent être seraient bien inspirés de s'intéresser aussi aux dérapages inverses.
Dans certains quartiers, il ne se passe pas de journée que ne fusent des interjections et des insultes ouvertement racistes contre les "blancs", les juifs, les homosexuels, etc. qui, apparemment, ne froissent pas la conscience de ses adhérents.
Aux Antilles françaises chaque année est organisée une élection de "Miss Beauté Noire" qui me paraît un scandale insupportable et qui a été au centre de bien des discussions avec mes collègues antillais intelligents et cultivés qui ont néanmoins le plus grand mal à sentir ce qu'un tel concours, exclusivement réservé à des jeunes filles noires ou métisses, peut avoir de profondément choquant.
Et lorsqu'une syndicaliste très active de la CGTM, à Fort de France, s'exclame : "Békés chiens voleurs ! " devant micros et caméras, on aimerait, pour la crédibilité de leur action anti-raciste, que les responsables du CRAN donnent aussi de la voix.
On ne les a pas vus lors du récent procès.