Athée, athéisme.
Le privatif "a", toujours, affirme la chose dont il prive, il constitue même la preuve négative de son existence.
L'aveugle est privé de la vue, l'aphasique est amputé de la parole, l'anormal est exclu de la norme en vigueur.
L'athée est anormal.
L'homme normal, lui, croit en dieu.
L'athée est donc celui qui est handicapé par la perte de dieu, c'est un dément. L'athéisme est une maladie.
Samuel Beckett, dans Fin de Partie, fait dire à l'un des personnages,qui s'efforce de convoquer dieu par sa prière :
«Le salaud ! Il n'existe pas ! »
Quelle meilleure preuve de son existence que de l'insulter, fût-ce pour lui reprocher son absence?
Subrepticement, hypocritement, le mot athée affirme donc deux choses :
1) dieu existe.
2) celui qui n'y croit pas est un malade.
D'ailleurs, là où règne la théocratie, on le soigne...