« Moutarde après dîner » dit joliment Rabelais à propos d'un service que l'on rend trop tard.
Cette réflexion ne s'applique hélas que trop bien aux atermoiements honteux de l'Europe et des institutions internationales dans la crise libyenne.
Les adversaires de Kadhafi, tout un peuple soulevé contre une dictature démente de plusieurs décennies, sont en train de perdre pied sous un déluge de feu dans une sorte d'indifférence gênée de la communauté internationale, à la notable exception de la Grande-Bretagne et de la France, et malgré la position de la Ligue Arabe, favorable à la neutralisation des forces aériennes de Kadhafi.
Bientôt, si rien n'est fait pour leur venir en aide, ils seront acculés entre Tobrouk et Benghazi, dans un réduit entre mer et désert, et plus rien ne pourra plus les sauver du massacre. C'est une question de jours, peut-être même d'heures.
Et pendant ce temps, on se réunit à un train de sénateur pour décider si l'on va se réunir pour décider de décider une éventuelle organisation qui mettrait sur pied un plan d'intervention...
L'Allemagne - qu'on a connue plus belliqueuse - freine des quatre fers et ne veut pas entendre parler d'une "guerre en Afrique du Nord". Comme si elle n'était pas en train d'avoir lieu !
L'organisation de l'intervention sera fin prête, le commandement ooganisé et le plan arrêté lorsque le maître de Tripoli et ses nervis, heureusement secondés par les horribles évènements du Japon qui détournent de leurs exactions les yeux du monde, auront repris le contrôle de tout le territoire, et que, naturellement, il ne sera plus question de leur en contester le gouvernement...
Tant de lâcheté, tant de cynisme et d'aveuglement révoltent la conscience !