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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 28-03-2011 à 08:12:03

Anecdote édifiante

Je reçois un commentaire  au sujet du précédent article. Il me parait à la fois si pertinent et si lestement écrit que je ne résiste pas au plaisir d'en faire profiter tous les lecteurs, y compris ceux qui - ce n'est pas bien ! - ne lisent pas habituellement  les commentaires. 

 

« A propos de mauvaises fréquentations, puis-je relater cette anecdote qui n’est pas trop privée et qui peut trouver une petite place ici ?

Cela se passait pendant la première cohabitation ; Chirac venant d’être nommé Premier ministre.
Une de mes très chères amies, personnalité culturelle de gauche, extrêmement influente bien qu’un peu en disgrâce ces années-là, m’invite à dîner avec quelques autres.

Restaurant chic et branché (voitures avec chauffeurs stationnées à proximité, mais j’étais venu par le métro), belle table de douze : deux ou trois nerds récemment évincés de cabinets ministériels, deux ou trois ravissantes pétasses en rupture d’amant pour les mêmes raisons, mais gauche-caviar toujours … et puis, tout de même, pas n’importe qui : André Labarrère (qui n’était plus ministre depuis quelques mois).

A un moment, la conversation tourne autour de Chirac. Les petits marquis (et marquises) lui en mettent plein la tête. Je me tiens coi. Cela éveille la suspicion d’une des pétasses au cuir tanné par le soleil du Lubéron. Elle braque sur moi un regard d’autruche découvrant un réveil-matin (qui pourrait bien être une bombe) :

 - « Attention, attention, dit-elle, il y a peut-être un espion de Chirac parmi nous ».

Une dizaine de paires d’yeux se tournent vers moi qui dis :

 - « Vous vous trompez, Madame. Vous pouvez bien dire tout le mal que vous voulez de Chirac, cela ne me concerne pas ; moi, je suis un ami de Le Pen ».

Stupeur. Les regards s’égarent, cherchant où s’accrocher, et puis très vite se tournent vers Labarrère que chacun des convives reconnait bien sûr pour l’autorité morale ou, au moins, LA référence socialiste. Celui-ci, dupe de rien, s’exclame à peu près :

 - « Ah Jean-Marie ! C’est un très vieil ami – pas un ami politique naturellement – et nous sommes l’un comme l’autre très fidèles en amitié. Vous avez donc bien raison de cultiver son amitié ».

Soulagement de l’assistance. « Le Roi te touche, Dieu te guérit ». Le Béarnais m’avait sauvé de mes mauvaises fréquentations …»


                                                                   Hervé Molla

 

 

Commentaires

Reikou le 29-03-2011 à 20:48:23
Fascinant , et surement encore très actuel .
biglieti le 29-03-2011 à 12:57:53
drôle et redrôle


presque envie de me braquer et me marrer

ou les deux
Frank-Marie-THOMAS le 28-03-2011 à 15:25:07
@ Debye

...je te dirai qui tu es....si tu me dis ton nom...
Debye le 28-03-2011 à 09:12:27
Dis moi qui tu fréquentes....