Les religions ayant pignon sur rue ( et même dans la rue...) en France, viennent de publier un communiqué commun contre le débat organisé le 5 avril par le Gouvernement sur la laïcité à la française. Les médias en font un concert tonitruant.
Les catholiques, protestants, orthodoxes, musulmans, juifs et boudhistes (tiens donc ! où sont passés les athées, et les agnostiques, largement majoritaires dans notre pays ?) qui d'ordinaire se regardent en chiens de faïence, sont donc très vite tombés d'accord pour refuser que soit discuté et mis au point un pacte de bonne conduite susceptible de sauvegarder les fondamentaux de notre ciment républicain : la laïcité.
Comme prévu, le plus subtil argumentaire ( jésuitisme oblige) émane des catholiques qui, tout en reconnaissant qu'il existe un vrai problème de cohabitation, affirment que ce n'est pas à un parti, en l'occurrence l'UMP, à organiser ce genre de réflexion collective, mais aux religions elles mêmes.
Je suggère, dans le même ordre d'idées, qu'on laisse aux lapins délibérer sur les jours d'ouverture de la chasse et sur les règles d'attribution du permis, cette comparaison osée n'impliquant pas, que les croyants se rassurent, que je sois favorable à leur mise à mort. Non !
Mais dans nos institutions, les religions ressortissent au domaine privé et à l"appréciation individuelle de chaque citoyen - c'est là le fondement et la raison d'être de la laïcité - et tout le reste, y compris les rapports des cultes avec la République, appartient aux citoyens, aux partis et aux associations non cultuelles.
Personnellement, en tant que citoyen, je ne suis pas favorable à ce débat dans les circonstances actuelles parce qu'il semble être décidé sous la pression des évènements, alors qu'il doit, au contraire, être déconnecté de toute urgence.
Pour autant, je ne veux pas que les religions se substituent à moi pour le dire : elles n'ont aucune crédibilité ni aucune légitimité pour le faire.