Il y a 4 ans le Président de la République nouvellement élu s'attardait durant deux heures dans la brasserie chic du Fouquet's, sur les Champs Elysées, pendant que le bon peuple massé quelques centaines de mètres plus bas place de la Concorde, l'attendait pour l'acclamer. Ce péché originel poursuit Nicolas Sarkozy depuis ce jour fatal. Ses partisans voudraient que nous passions l'éponge. On le pourrait, il est vrai...
Pourtant, je ne vois aucune raison à une telle indulgence de la part d'un peuple qui vient de vous faire un tel honneur et à qui on répond par une telle gifle.
Le plus modeste postier, le professeur des écoles, le curé de campagne qui ferait ainsi poireauter pour des raisons intimes qui ses clients, qui ses élèves, qui ses ouailles, se ferait critiquer voire sanctionner par sa hiérarchie, et le Président, lui, pourrait faire attendre son supérieur hiérarchique, le peuple ?
Cependant le plus grave n'est pas dans cette grossièreté de comportement et de sentiment, qui sent son goujat à plein nez.
Ce que je trouve véritablement inquiétant c'est qu'un rendez-vous avec la France au soir de l'élection passe après un rendez-vous avec son épouse.
Que M. Sarkozy ait seulement balancé entre les deux est le signe de son infériorité par rapport à la fonction.
C'est affaire aux souverains d'opérette - et en ces jours de mariages princiers on sait ce que cela signifie - de mettre en avant leur histoires de coeur qui enchantent Margot : le seul pouvoir qui leur reste est celui de faire rêver les "sujets".
Dans une République comme la nôtre, le Président appartient au peuple et seulement à lui durant l'exercice du mandat qu'il lui a confié. Le Bien Public est son unique souci, le pays son seul amour. S'il n'en est pas ainsi, il n'est pas fait pour la fonction et la légalité de sa désignation ne suffira pas à lui conférer la légitimité qu'il ne mérite pas.
Il se peut bien que l'épisode eschatologique du Fouquet's serve dorénavant de référence et qu'en plus de la compétence et de l'ambition personnelle, le peuple demande à celui qui prétend le représenter un peu plus de véritable respect et d'attachement, des preuves d'amour qui excluent toute hésitation et toute considération de son confort personnel.
DSK lui aussi, comme Sarkozy et les autres,
risque d'être sévèrement jugé à ce critère.
Commentaires
Loin, tellement loin d'être partisane de l'actuel (et je l'espère bien fort, très prochain, ex...) locataire de l'Elysée, il me semble, en effet que l'on pourrait passer l'éponge sur l'épisode du Fouquet's, d'autant qu'on peut reprocher à ce monsieur, tant et tant d'autres manquements à la fonction de président de la République qu'il a galvaudée sans vergogne.... Mais comment les français ont-ils pu croire en un tel personnage???? Il est vrai qu'ils ont choisi entre la peste et le choléra... Madame Royal qui n'est pas non plus (selon moi) la plus qualifiée pour remplir la même fonction, n'aurait jamais réussi à faire pire, de cela, je suis persuadée car Sarko est, à mes yeux imbattable dans le rôle du beauf qui se prend pour le meilleur.