L'ASSAUPAMAR, Association Pour la Sauvegarde du Patrimoine Martiniquais mène depuis quelques jours un combat emblématique des contradictions des écologistes.
Cette association clairement située à l'extrême gauche de l'échiquier politique local, créée par un indépendantiste fantasque, Garcin Malsa, défend bec et ongles la nature martiniquaise.
Pas un chantier ne s'ouvre, pas une route n'est élargie sans que ses militants, remontés à la fois contre les méfaits du capitalisme mondialisé et les mauvaises intentions de la " puissance coloniale", ne viennent, plus ou moins violemment, s'interposer.
Or voici que sur une commune agricole du Nord-Atlantique vouée à la culture extensive de la banane, Le Lorrain, le département, mu par un souci écologique de diversification des sources d'énergie, prévoit d'implanter un champ de panneaux photovoltaïques.
Renseignements pris, ce champ s'étendrait sur une surface qui, au prorata de la surface totale de l'île est effectivement importante : 12 hectares.(*)
L'Assaupamar monte au créneau et les jeunes agriculteurs, à la recherche de surfaces à exploiter de plus en plus difficiles à trouver vu la pression immobilière, se sont mis à arracher les piquets de balisage pour retarder voire empêcher les travaux.
Voici donc des écologistes en conflit avec ce qu'ils nous vendent comme le remède absolu : le développement des énergies renouvelables.
Là-bas, c'est le photovoltaïque dont on ne veut pas; ici, ce sont les éoliennes que fort peu de maires et de citoyens veulent voir s'ériger sur leur territoire.
Alors ? Que fait-on ?
(*) Ce débat, qui tend à devenir de plus en plus radical et violent n'a pas lieu qu'Outre-Mer.
En Métrople, certains agriculteurs, dans un souci de rentabilité, se laissent tenter par ces installations plus lucratives (et reposantes) que l'agriculture. C'est le cas, notamment, en Indre.