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La vérité sort de la bouche des vieillards.

Coup de tonnerre dans les médias : Chirac votera Hollande ! Provocation ? "humour corrézien" ? Dérapage sénile ? Plan concerté ?

 Comme souvent, et malgré son grand âge qui n'a pas altéré sa vivacité d'esprit, Jean-Marie Le Pen a excellemment résumé les hypothèses en présence :

 « Certains pensent qu'il s'agit d'une galéjade, d'autres que c'est un effet de la maladie d'Alzheimer. Moi je crois que c'est le fond de sa pensée, c'est tout de même lui qui a mis Mitterrand au pouvoir en poignardant dans le dos Valéry Giscard d'Estaing.»

Je partage cet avis, voici pourquoi.

Depuis déjà quelques années, la baisse de l'ancien Président de la République Jacques Chirac est visible.

Difficulté à se mouvoir, démarche hésitante et à petits pas, oeil rond et fixe, rictus figé, automatismes répétitifs, etc.

L'observation attentive des images de la récente visite du musée présidentiel de Sarran en Corrèze où se sont retrouvés Madame et Monsieur Chirac et le président du Conseil Général du département, François Hollande, est de ce point de vue explicite.

Il est clair que Chirac ne dispose plus de toutes ses facultés. Cela est surtout patent au moment où, ayant chuchoté qu'il aimait bien Juppé mais que celui-ci ne se présentant pas il voterait pour Hollande, poliment invité à baisser le ton, il lance à la cantonade, légèrement irrité, et comme par caprice :

 « je peux dire que je voterai Hollande !»

Apparemment Jacques Chirac n'a pas pris en compte que François Hollande n'est pas encore candidat, mais seulement candidat à la candidature.

Enfermé dans son petit monde, il résume le débat à un duel entre Sarkozy et Hollande, sans y faire entrer ceux qui ne font pas partie de son univers mental : Martine Aubry, Jean-Louis Borloo, etc., sans envisager les autres hypothèses possibles et probables.

On voit là les effets manifestes d'une sclérose dont je m'étonne que personne ne  parle clairement.

Mais je rejoins Le Pen malgré tout parce que je pense que cette rigidité intellectuelle due au vieillissement révèle effectivement la tendance profonde de Chirac à préférer choisir son prétendu adversaire plutôt que le champion naturel de son camp.

Il l'a en effet montré en 1981 en appelant les cadres de son parti, le RPR, à faire voter Mitterrand et non Giscard au second tour ( j'en ai personnellement été témoin dans mon département ); et Mitterrand vieilli et malade a lui même favorisé son élection en 1995.

Dans ses Mémoires récemment édités - et que cet incident va sûrement contribuer à faire vendre - il dit son regret de n'avoir pas, en 2002, après son élection de maréchal (82% des suffrages), constitué un gouvernement d'Union Nationale. Sa sortie en partie involontaire de Sarran est une manière de payer tardivement sa dette.

La vérité, dit-on, sort de la bouche des enfants.

Il arrive, même si c'est moins joli,

 qu'elle sorte aussi de celle des vieillards.