Née il y a 40 ans aux Etats Unis, la tradition d'un défilé annuel des minorités sexuelles masculines et féminines s'est implantée en France depuis 1981.
Au début, dans les années 80, seul Paris était le théâtre du défilé de la "Gay Pride".
Peu à peu la Province a été gagnée par un mouvement qui ne cesse de monter en puissance.
10.000 manifestants en 1981, 80.000 en 1995, 300.000 en 2000, 700.000 en 2008.Cette année, ces manifestations vont prendre un tour plus politique, évidemment, en raison de la proximité de l'élection présidentielle et des législatives qui la suivront. La "communauté" homosexuelle - car, hélas, les revendications particulières de ces hommes et de ces femmes passent par une organisation communautariste - se bat, à juste titre, pour l'instauration d'un véritable mariage, ouvrant les mêmes droits et impliquant les mêmes devoirs que le mariage existant.
Des résistances farouches se dressent contre ce projet, comme naguère contre le PACS. Les uns avancent des raisons morales, d'autres mettent en avant l'intérêt des enfants à venir dans ces couples. Au total, bien sûr, la résistance s'appuie sur des considérations religieuses qui ne disent pas leur nom. Mais à l'évidence, tout cela constitue un combat d'arrière-garde, perdu d'avance, et c'est heureux.
Car rien ne peut justifier que le libre choix de deux citoyens d'unir leurs existences pour le meilleur et pour le pire, soit entravé et amoindri par une intevention de la société dans ce qui ressortit à la liberté fondamentale de chacun, à la dignité et à l'intimité.
A droite comme à gauche les esprits étroits font un tir de barrage contre cette évolution heureuse des mœurs. Mais à gauche comme à droite des responsables éclairés réfléchissent à l'adaptation du droit civil aux temps qui viennent.