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L'honneur retrouvé ? -2-

L'affaire DSK a rebondi aujourd'hui, et il est à prévoir que le feuilleton n'est pas près de finir.

 DSK est donc libre à partir de ce soir d'aller et de venir sans bracelet électronique à l'intérieur des frontières des Etats Unis.

Son accusatrice, Nafissatou Diallo, est apparemment convaincue de mensonge sur certains points précis de sa déposition, et il semble aussi que sa vie ne soit pas le long fleuve tranquille que les médias, toujours avides d'encens (et de fiel)* nous ont vendu jusqu'à présent.

Pour autant, que cette femme ne soit pas le prix de vertu dont on nous avait parlé ne prouve pas que ce qu' elle se plaint d'avoir subi soit faux.

Si l'on en croit son avocat, des éléments physiques précis semblent montrer qu'il y a  eu  une relation pour le moins très vive entre DSK et elle .

Cela peut avoir été mis en scène après qu'elle a eu des rapports sexuels avec l'ex patron du FMI, bien sûr.

Mais cette éventuelle mise en scène destinée à extorquer de l'argent à cet homme immensément riche n'est qu'une supposition.

Reste que celui-ci, mis en cause par les éléments relevés par la police de New-York, a admis avoir eu une relation sexuelle aux alentours de midi de ce 14 mai 2011 et que, pour l'instant, le juge n'abandonne pas les poursuites contre lui.

En tout état de cause, cela suffit à ternir l'image de cet homme qui s'apprêtait à être le représentant de la Gauche à l'élection présidentielle de 2012.

Un grand bourgeois de gauche sur le retour d'âge s'offrant les faveurs, consenties ou non, d'une jeune femme de chambre africaine dans la luxueuse suite à 3000€ la journée juste avant d'aller rejoindre sa fille pour déjeuner au restaurant, voilà une saynète qui à tous points de vue va à l'inverse de la tenue qu'on espère trouver chez un futur président de la République.

En ce sens, quand bien même la défense de DSK l'emporterait sur toute la ligne sur le plan judiciaire, sa victoire sera une défaite. 

(*) Note du 2 juillet :

Une fois de plus on assiste depuis hier à un déferlement médiatique. Le chœur des éloges de DSK a repris de plus belle, oubliant, comme en mars, la victime présumée, n'hésitant pas à la présenter comme une affreuse bonne femme, et passant à la trappe les frasques du bonhomme.

C'est comme si la France et son système judiciaire étaient contaminés par celui des USA ( combien de justiciables depuis quelques années, influencés par les séries américaines, appellent le Président du tribunal " Votre Honneur " ) : le discrédit jeté sur l'accusateur tient lieu de preuve de sa mauvaise foi et suffit le plus souvent à faire gagner l'accusé.

 Du coup, R. Badinter, B. Henri-Levy, J.C.Cambadélis et les autres ont retrouvé leur superbe. 

Des commentateurs et autres chroniqueurs n'hésitent pas à affirmer que le "combat moral " n'est plus perdu pour la Gauche, etc.

Sommes-nous condamnés par ce système, à subir ces emballements successifs et alternatifs au gré des nouvelles d'Outre-Atlantique ?

Le pays de Rabelais, de La Fontaine et de Voltaire a-t-il donc perdu tout bon sens ?

J'ai même entendu un journaliste s'attendrir de ce qu'Anne Sinclair et DSK aient pu enfin aller dîner en ville, comme Monsieur et Madame tout le monde, en amoureux...