Alors qu'il serrait les mains des personnes présentes dans le centre du beau village de Brax dans le Lot et Garonne, le Président de la République a été violemment agrippé par la manche et déstabilisé.
Immédiatement son agresseur a été immobilisé par le service de sécurité et emmené à la gendarmerie d'Agen.
Jugé en comparution immédiate, il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis , 2 jours de stage de citoyenneté et a été soumis à une obligation de soins en milieu hospitalier.
Je lis ici et là les réactions de personnes qui s'indignent de deux choses.
D'abord que la justice, le plus souvent si lente à faire droit aux plaintes des citoyens de base, se montre si rapide et si efficace lorsque la victime est un personnage illustre et haut placé.
En second lieu, ce qui semble mal passer dans l'opinion, c'est la lourdeur de la peine infligée pour un petit geste n'ayant entraîné aucune douleur physique, aucune blessure.
Il est certain que si la personne ainsi agressée avait été monsieur tout le monde, jamais la justice ne s'en serait mêlée, pour la bonne raison que jamais la police n'aurait arrêté le coupable.
Je présume que tous les jours dans notre beau pays il arrive des centaines de petits incidents de ce genre entre automobilistes irrités, sur les marchés, dans les files d'attente, etc. sans que soient alertés les services de la police et de la justice.
Alors, demandent certains citoyens épris d'égalité et de justice, pourquoi ce traitement particulier sous prétexte que l'agressé est le Président de la République ?
La réponse est dans la question : parce qu'il s'agit, précisément, du Président de la République.
Déjà ce même geste aurait eu des conséquences graves s'il avait été fait à l'encontre de n'importe quel représentant de l'Etat ayant autorité, comme un enseignant, un policier, un magistrat. Dans un tel cas ce n'est pas seulement la personne qui subit l'atteinte à sa dignité, c'est la fonction en tant que telle, le corps auquel la personne agressée appartient.
Dans le cas du Président de la République, c'est le corps de la Nation qui est lésé lorsqu'il est porté atteinte à celui de l'homme qui a été élu à sa tête.
En touchant violemment au Président, on blesse la Nation , c'est à dire le Peuple.
Jadis le corps du Roi était sacro-saint ( " le Roi te touche, Dieu te guérit " ).
La République a hérité ce symbole à travers la souveraineté du Peuple. Le geste violent d'Hermann Fuster est puni, et c'est une bonne chose.
Cependant on est en droit de se demander s'il n'est pas le symptôme d'un mal de notre temps : l'irrespect dont l'exemple vient parfois de haut.
Les affaires Strauss-Kahn, Mahéas et Tron en sont les illustrations évidentes.
Quant au Président lui-même, protégé par l'immunité de sa fonction, il doit se garder de la dégrader par des mots et des gestes indignes de sa position. Ce n'a pas toujours été le cas au début de son mandat : il ne semblait pas, alors, avoir pris la mesure symbolique de son éminente fonction.
Je l'ai déjà dit ailleurs : le respect n'est pas un dû : il se mérite.
Commentaires
c dingue...alerte, on a touché le ROI !! lol
Je suis un de vos adversaire politique,mais vous m'avez appris qu'il fallait respecter la fonction avant tout.Mais notre président a franchi des limites qu'aucun de ses précédants n'avaient franchi.Ce qui lui vaut le titre omniprésident,(agité du bocal).
Oui, je suis d'accord avec toi, la fonction présidentielle oblige à ce type de sanction. J'ai tout de même le droit de sourire non ?
@ Galate2
C'est ce que j'exprime dans cet article, précisément.
En un mot comme en cent, et que cela plaise ou non, le Président de la République n'est absolument pas un citoyen ordinaire. Et tout ce qui le touche prend une importance et une signification extraordinaires.
C'est l'obligation de soins en milieu hospitalier qui me fait le plus sourire car il savait parfaitement ce qu'il faisait et voulait cet homme : envoyer un bon coup de poing dans le visage de Sarko. Là où, je suis surprise c'est qu'il en prenne pour "si peu" quand on considère la peine qu'a reçu celui qui a brandi "casse toi pauvre con" !