A chaque fait divers qui se produit dans une banlieue, on entend les mêmes jérémiades sur le thème du "c'est la fin!", ou du "tout fout le camp !". J'ai un point de vue un peu différent sur ces questions de "sécurité".
Il n'est évidemment pas question de nier que la vie quotidienne dans certaines banlieues soit pourrie par les voyous grands et petits qui y vivent et "travaillent". L'arrogance, la violence verbale et physique, la crainte des représailles dès qu'on ose contester cette loi sauvage sont insupportables. (cf. article en lien "Sauvageons, voyous, racailles")
Mais je pense aussi que ce phénomène ne caractérise en rien notre époque.
Sans remonter au Moyen-Age ou aux guerres de religion, il faut se souvenir que traverser Paris sous Louis XIV, XV ou XVI après la tombée de la nuit était une entreprise suicidaire.
Certes le tableau des " Mystères de Paris " est bien exagéré, mais le XIXe siècle, du moins avant les grands travaux, n'était pas plus sûr.
Encore ne s'agissait-il que du centre de la ville, car au delà des barrières commençait le domaine des bandits de grands chemins.
Goya L'attaque de la diligence
En réalité, jamais dans l'histoire de notre pays il n'a été plus sûr qu'aujourd'hui de se promener dans nos villes et nos campagnes. Jamais la vie humaine n'a été plus respectée.
- «Tout se détraque : les jeunes ne respectent plus rien, ils ne savent même plus lire , écrire et compter, l'Ecole part à vau-l'eau, le climat est détraqué, la ville est pleine de crottes de chien, la campagne est déserte, les fruits n'ont plus de goût, la viande est avariée, la vie est chère, l'eau manque, l'air est vicié !
-- Oui, oui, mais on vit plus longtemps et plus sûrement qu'autrefois.»
C'est moi qui parle, là, en deuxième.