Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
Money !
TF1 ne se contente pas de diffuser les plus crétines émissions de "télé-réalité" où l'inculture et la bêtise le disputent au mensonge, aux sentiments les plus bas et à la vulgarité la plus rebutante.
Cette chaîne populiste et commerciale s'est fait, depuis belle lurette, une spécialité des jeux ineptes où l'argent trône en maître absolu.
Depuis les "propositions" débiles de "Qui veut gagner des millions ?" ( qui ne le voudrait pas ?) jusqu'aux irritantes boîtes en carton de l'insupportable Arthur et sa diction mollasse de ruminant.
Avec "Money", on vient de toucher le fond...provisoirement, n'en doutons pas.
L'argent n'est plus évoqué par des chiffres ou - comme dans Fort-Boyard - symbolisé par de fausses pièces d'or; il est présent physiquement sous forme de liasses de billets de 5000 euros chacune que les malheureux candidats sont invités à toucher au début de l'épreuve pour se lier sentimentalement à elles. L'horreur et le sadisme !
Après quoi on leur soumet des questions idiotes auxquelles ils doivent répondre en plaçant "leur" argent au dessus de trappes qui l'avalent s'ils se trompent.
On voit ainsi de pauvres gens qui avaient commencé à imaginer une vie dorée en caressant cette montagne de billets de banque, assister à leur fortune et à leur ruine en quelques minutes, sur fond de musique pathétique, larmes aux yeux et nerfs à vif.
Sait-on même si certains ne tomberont pas dans une grave crise de dépression après un choc aussi éprouvant ? Qui donc s'en inquiète ?
Qui, dans les arènes romaines, se préoccupait de la souffrance du vaincu ?
Hier soir, deux pauvres femmes incultes, nouvelles Perrette, devaient miser la fortune qu'on leur faisait miroiter sur quatre trappes portant chacune le titre d'une fable de La Fontaine.
Il s'agissait de choisir celle commençant par :
La raison du plus fort est toujours la meilleure
L'une des deux ayant annoncé qu'elle ne connaissait que Le corbeau et le renard, convainquit sa partenaire de tout miser sur cette fable...
Circonstance aggravante, l'imposante meneuse de jeu avait précisé que le vers était le premier, et toutes deux connaissaient le début du Corbeau :
Maître Corbeau...
Et le loup dévora ces deux agnelles infortunées.
Et la foule applaudit.
Commentaires
"Pauvreté n'est pas vice" dit le proverbe.
L'avidité (frénétique) pour la richesse (relative) n'est en tout cas pas une vertu.
Quant à ces deux pauvres femmes (l'aveugle conduisant la borgnesse, si je comprends bien) elles devaient être d'un bout à l'autre sous le coup de "l'émotion".
C'est tellement beau "l'émotion" !
des années que je ne regarde plus cette chaine qui vend à coca-cola du temps de cerveau disponible ...
très bon blog ... euh ... je me répète, je crois !