Les caméras et les micros sont tournés vers le Parti Socialiste depuis des mois et pour des semaines encore.
Alors M. Copé ne sait plus quoi inventer pour rester sur le devant de la scène et faire parler de lui...
Il vient de nous sortir de derrière les fagots une vieille expression , rigolote par les temps qui courent, et qui a toute chance de faire s'esclaffer dans les chaumières :" l'allégeance aux armes ".
Cela vous a un parfum de violettes fanées et de vieille armoire de grand-mère, un peu comme la maxime de morale à inscrire sur le tableau chaque matin, dont M. Chatel nous a parlé il y a quelques semaines.
C'est un syndrome bien français, au moins depuis Richelieu, que cette volonté de l'Etat de décider de tout, y compris ce qui n'est pas dans son pouvoir.
L'attachement à la patrie ne se décrète pas, pas plus qu'il est dans le pouvoir de quiconque de se faire aimer sur ordre.
Aux sinistres fêtes des Tuileries, Napoléon, dit-on, tapait dans ses mains en s'écriant : "Messieurs ! Amusez-vous !"
La proposition de l'UMP qui sent à plein nez son désir de doubler le FN et qui n'est pas sans rappeler l'ode au drapeau poussée naguère par Ségolène Royal, n'est pas en soi inepte, j'en conviens.
Ne serait-elle pas plus acceptable, y compris par Longuet, Chatel et d'autres membres de la majorité qui ont exprimé leurs réserves, si l'on en gardait l'esprit en en changeant la forme ?
Car en soi, et de nombreux responsables l'ont dit, il n'est pas du tout absurde de demander à un jeune français accédant à la citoyenneté ou à un nouveau naturalisé de s'engager à défendre sa patrie. On peut la défendre autrement qu'un fusil à la main.
Mais "allégeance" et "armes" ont des relents de vieux nationalisme militariste qui rendent la chose absolument repoussante et la font ressembler à une provocation.