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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 24-09-2011 à 08:37:18

La "République irréprochable".

Depuis quelques jours les adversaires de M. Sarkozy rappellent sa promesse de réformer les moeurs politiques et d'établir "une République irréprochable".

 

 

 

 

Il est vrai qu'ils ont beau jeu d'opposer les divers scandales à cet engagement de campagne, et que les retombées des affaires, sortes de bombes à fragmentation, n'en finissent pas de déchiqueter cette formule électorale.
Le mandat de l'actuel Président de la République a commencé dans un décor de paillettes tout à fait incongru et de fort mauvais goût.


Les affaires qui ont accablé la Gauche depuis 8 mois ont permis à Sarkozy de retrouver, par contraste, une sorte de virginité, et il n'était plus guère possible, au printemps dernier et cet été de l'attaquer sur ses faiblesses "bling-bling" (en Algérie, on appelait ce mauvais goût nouveau riche le "chtaff-chtaff" ).
Voici qu'à l'approche de la fin du quinquennat la situation semble se retourner à nouveau.


Gageons que les officines sont en éveil et que d'autres retournements auront encore lieu d'ici mai 2012.
Toute cette agitation préélectorale, cependant, ne disqualifie ni le concept ni la mise en oeuvre de la " République irréprochable".
La multiplication des mises en examen, des révélations croustillantes ou fracassantes ne sont pas le symptôme d'un régime déliquescent mais d'une plus grande clarté et d'un réel progrès de la liberté d'expression et d'information.


Dira-t-on, en effet, que le temps des barbouzes, du SAC, de Foccart, de Sanguinetti, de Roger Frey, de Charles Hernu, des coups de fil d'Alain Peyrefitte à Cognacq-Jay, des écoutes de l'Elysée, de Grossouvre, etc. était "irréprochable"?

L'information était vérouillée, tout paraissait en ordre :

« était-ce vertu ? C'était pure ignorance.»(*)


Nous souhaiterions tous, bien sûr, que le pouvoir n'eût plus recours à ces intermédiaires douteux qui hantent les palais nationaux et qui souillent par leurs coups tordus et la corruption qu'ils organisent, les principes auxquels les républicains sont attachés .
Mais on ne les éradiquera jamais, ce serait naïveté que de croire le contraire et le pouvoir s'entourera toujours de ces hommes de l'ombre.
Espérons du moins que les sombres affaires dont ils sont chargés continueront régulièrement d'éclater au grand jour.

C'est cela la "République irréprochable".

 

(*)  Voltaire. Le Mondain.