A l'heure où j'écris ceci, il semble que l'écart entre François Hollande et Martine Aubry soit finalement assez faible, beaucoup plus, en tout cas que ne l'espéraient les partisans du député de Corrèze.
Dans le dernier billet que je consacrais à ces primaires "citoyennes", je disais que j'y voyais l'hommage du vice à la vertu.
En prenant connaissance des premières déclarations d'Arnaud Montebourg, le talentueux partisan de la "Sixième République", chantre irréaliste de la "démondialisation", et en observant le pas de deux des soutiens de François Hollande vers lui, alors que tout les sépare, je persiste et je signe. Cela tourne à la farce.
C'est "embrassons nous, Folleville !"
Montebourg va d'ailleurs avoir fort à faire pour choisir entre un homme dont, il y a peu, il disait qu'il était "le seul défaut de Ségolène Royal", et une femme à qui il s'est violemment affronté à propos de l'affaire Guérini et des malversations dans la fédération socialiste des Bouches du Rhône, l'un et l'autre, allait-il répétant vingt fois par jour, étant bonnet blanc et blanc bonnet... Son profil de Saint-Just incorruptible va sûrement avoir à en pâtir.
Les réconciliations d'arrière-boutique vont aller bon train et jurer quelque peu avec la clarté factice des primaires.
Ces primaires qu'on nous présente unanimement comme une merveilleuse avancée de la démocratie et qui à mon avis, si elles devaient persister au delà de cet automne, signeraient la mort des partis politiques, c'est à dire de la République, qui ne peut vivre que par les corps intermédiaires, vont très vite montrer leurs limites et leur perversité politique.
Je comprends que Monsieur Montebourg, ou Madame Le Pen, qui souhaitent la mort de la Cinquième, en soient de chaleureux partisans; ils sont logiques.
Mais que les sociaux-démocrates et les gaullistes s'y rallient est proprement aberrant.
Ceci dit, lorsque chacun aura pu mesurer les dégâts de l'entre-deux tours, ce sera une autre affaire. Les socialistes, tous seuls, comme des grands, s'apprêtent à offrir aux Français un candidat qui, à l'issue du second tour de ces primaires, n'aura rassemblé qu'une moitié des électeurs de son bord. Ce n'est pas un excellent départ.
Wait and see.
Commentaires
Ce blog est un régale, mon cher Frank et comme toujours tes analyses n’en sont pas moins gouteuses.