Règulièrement je dénonce ici les interventions de plus en plus osées des religieux dans la vie publique (cf. articles en lien).
Les derniers évènements, c'est le moins que je puisse dire, ne me contredisent pas vraiment...
La séquence a commencé par deux déceptions subies par les chantres du " printemps arabe ".
La Tunisie, d'abord, qui envoie à l'assemblée constituante dont elle vient de se doter, un groupe impressionnant d'islamistes autour duquel la vie politique devra désormais s'organiser.
Cruelle désillusion pour ceux qui imaginaient que ce pays prétendu laïque continuerait sur la voie ouverte par Habib Bourguiba il y a 60 ans.
Mais les revers accumulés, les démontrations réitérées de la résistance des faits à leurs idées fumantes n'ont jamais suffi à convaincre ces idéologues naïfs et bêlants de leur totale incompétence.
On les a connus chantant, avec Sartre et Beauvoir, les poseuses de bombes en Algérie dans les années 60 puis se désintéressant absolument de ce que devenait ce malheureux pays une fois obtenue cette indépendance, seul objet de leurs vœux.
On les a retrouvés, en 68, champions de ce modèle de progrès social et de liberté démocratique que représentait à leurs yeux la Chine de Lin Piao, de Mao et des "gardiens de la Révolution".
Toujours à la recherche de l'ânerie à promouvoir, on les a retrouvé en défenseurs du régime tellement humaniste de Pol Pot au Cambodge.
Les revoici quelques années plus tard bouillants partisans de la chûte de l'empereur d'Iran et de son remplacement par l'ayattolah Khomeiny.
A chaque fois le scénario est à peu près le même : on n'entend qu'eux, les médias n'ont d'yeux que pour eux. Leurs idées triomphent : le régime honni est renversé; c'est un désastre et un retour en arrière de plusieurs siècles; ils s'en lavent les mains, refusant d'endosser la responsabilité de leurs prises de position et des conséquences qu'elles entraînent.
Qu'on vive mal en Algérie, que la Chine soit livrée aux hordes sanglantes de révolutionnaires criminels, que les cambodgiens soient massacrés par centaines de milliers, que l'on torture, qu'on tue arbitrairement et que les femmes soient privées de tout droit en Iran, ce n'est pas leur affaire, ce n'est pas leur faute.
Ils avaient raison et les autres avaient tort. Les faits ne peuvent rien changer à cela.
Hélas, je crains fort que les mêmes causes produisant les mêmes effets, la Tunisie, l'Egypte et la Lybie n'aient bientôt à regretter leurs tyrans d'hier.
Quoi qu'on dise un mauvais régime peut toujours en cacher un pire.
Quant à nous, nous devons nous organiser de telle sorte que ces nouveaux dangers, qui sont à nos portes et que nous avons favorisés de notre soutien politique et de nos armes ne vienne pas ajouter de la confusion dans notre pays qui n'a surtout pas besoin d'un surcroît de difficultés en ce moment.
La France dispose, avec le concept de laïcité et les institutions qui lui donnent corps, d'une arme extrêmement efficace pour tenir à distance les fous de dieu qui voudraient s'inviter dans nos débats et notre vie.
Il faut sévir avec une extrême détermination contre ces fanatiques catholiques - heureusement peu nombreux et essentiellement grotesques - qui au nom de leur religion prétendent interdire une exposition de peinture ici et une pièce de théâtre là.
Il faut empêcher de nuire les islamistes hystériques qui mettent le feu à un journal satirique.
Ces gens-là sont dangereux. Ce sont les ennemis de la République.
Et les églises soi-disant "raisonnables" qui condamnent du bout des lèvres leurs agissements hors-la-loi sont leurs complices objectifs.
Que disent-ils en effet, ces hommes de religion qu'on nous présente comme sages et sérieux ?
« Nous condamnons les excès de ces manifestations devant le théâtre de la Ville, nous condamnons cet incendie, mais nous comprenons que la provocation d'un Christ plongé dans l'urine ( souvenez-vous de l'affaire d'Avignon il y a quelques mois ), d'une pièce mettant en scène le fils de dieu de façon blasphématoire à nos yeux, d'un hebdomadaire caricaturant dieu dont l'image ne doit jamais apparaître devant les mortels, puisse choquer nos fidèles et provoquer ces réactions violentes.»
Non messieurs !
Il n'y a pas de "mais".
La liberté d'opinion et d'expression est un principe fondamental sur lequel les républicains n'ont rien à négocier.
Le délit de blasphème n'existe pas chez nous.