Je reçois aujourd'hui deux courriels d'un établissement scolaire m'invitant l'un à diffuser des documents concernant le concours René Cassin, l'autre à célébrer avec les élèves le cinquantième anniversaire d'Amnesty International.
Voici les courriers que j'adresse en réponse.
Je vous remercie de m'avoir fait parvenir les documents concernant le prix René Cassin.
J'ai parcouru avec intérêt la liste des textes mis à la disposition des élèves, laquelle contient certains éléments dont le moins que je puisse dire est qu'ils me paraissent contestables dans leur représentativité et leur valeur éthique. (*)
Leur cohabitation au sein d'un même corpus avec des textes de haute valeur politique et morale est de nature selon moi à jeter le trouble dans de jeunes esprits.
Par ailleurs, et sur un plan encore plus général, je suis alerté par le fait que l'histoire des Droits de l'Homme semble, d'après ce corpus, n'avoir des racines antérieures à 1789 qu'anglo-saxonnes ce qui est extrêmement réducteur et historiquement faux.
Je m'étonne qu'un concours qui pourrait avoir un grand intérêt pourvu qu'il éclairât de façon complète et impartiale les esprits dont l'éducation nous est confiée, soit à ce point lacunaire et marqué par l'approximation et l'a priori idéologique.
Je vous prie, Messieurs (...), de recevoir l'expression de mes sentiments les meilleurs.
(*) Il s'agit, entre autres, de la Charte Arabe des Droits de l'Homme de mai 2004.
Les remarques que j'ai eu l'honneur de vous faire parvenir à propos du concours René Cassin valent, mutatis mutandis, pour la célébration à laquelle vous avez l'amabilité de nous convier, les élèves et moi-même.
Quels que puissent être les mérites de l'organisation internationale dont il est question, je ne suis pas certain que son intrusion dans l'enceinte du Lycée soit souhaitable.
Je suis en revanche certain que la référence insistante au roman de Gilles Perrault, Le Pull-Over Rouge et à son adaptation cinématographique par Michel Drach n'a pas sa place dans une liste qui se veut factuelle et historiquement exacte.
Veuillez agréer, je vous prie, l'expression de mes meilleurs sentiments.