François Hollande a veillé à ce que son voyage aux Antilles et en Guyane Françaises soit placé sous le signe de la sobriété.
En cette période pré-carnavalesque, il ne souhaitait visiblement pas que la Métropole morose, froide et grisouille le voie au milieu des tambours et de la liesse des vidés.
Tel Tartuffe enjoignant à la pulpeuse Dorine de "cacher ce sein ", il a passé ces trois jours à fuir les images joyeuses pour donner à tout cela un air de sérieux et de gravité cohérent à l'ambiance du pays.
Ce faisant, d'ailleurs, il a mécontenté les antillais et les guyanais qui ont boudé ce déplacement .
Ses conseillers - car lui-même ne connaît rien à ces départements d'Amérique - auraient été bien avisés de lui apprendre que le carnaval, tout joyeux qu'il soit, est un rituel social issu de la période esclavagiste et qu'il garde une forte signification politique et sociale.
Le sénateur socialiste de la Guadeloupe Félix Desplan, pourtant, s'est risqué, à Basse-Terre, à lancer à la salle qui l'accueillait un peu tièdement : "Appelons le François II, après François Mitterrand !"
Sachant comment le malheureux époux de Marie Stuart est mort à 15 ans après une courte année de règne, je ne suis pas certain que ce soit là une comparaison dont Monsieur Hollande a été très satisfait...