Hier j'expliquais à ma classe de 1ère ES ce que le théâtre peut avoir de profondément vrai tout en étant, comme dit Hugo «le royaume du faux».
La pitoyable affaire Iacono vient apporter une sorte de contrepoint à ce cours en montrant à quel point le monde réel peut aussi être celui du faux.
Depuis 11 ans, avec une constance remarquable, le jeune Gabriel Iacono accuse son grand-père d'avoir abusé de lui entre 1996 et 1998, alors qu'il avait entre 5 et 7 ans.
Gabriel Iacono
La précision des détails qu'il a toujours donnés, la sordidité de ces actes violemment sexuels, tout a poussé la justice à finir par lui donner raison et à condamner Christian Iacono, un notable local, élu maire de Vence dans les Alpes Maritimes en 2008.
Condamné une première fois, condamné à nouveau en appel, Christian Iacono a été emprisonné.
Christian Iacono, le grand-père
Or voici qu'en mai 2011, soit juste après la confirmation de sa condamnation, Gabriel, son petit fils envoie une lettre au tribunal pour expliquer qu'il a accusé son grand-père à tort.
La justice - on le serait à moins - est évidemment troublée par cette rétractation étonnante et tardive.
Certains vont jusqu'à soupçonner une manipulation dont le jeune Gabriel aurait été l'objet de la part de son père, Philippe Iacono, médecin à Reims, dont les rapports avec Christian, son père, sont absolument exécrables.Philippe Iacono, le père
Les supputations vont bon train.
Gabriel en arrive à dire qu'il est certain d'avoir été violé à plusieurs reprises, mais qu'il est à présent sûr que ce n'est pas par son grand-père.
Cynisme ? Complot ? Dérèglement mental ?
Toujours est-il qu'en attendant la décision éventuelle de remise en liberté réclamée par Christian Iacono et ses avocats, et qui doit intervenir dans 4 jours, il est toujours en prison.
Ce drame familial contient tous les éléments d'une œuvre de fiction. Mais, hélas pour les protagonistes, c'est bien la vérité et ce cauchemar n'est pas un songe.
Commentaires
En tous les cas, ils sont tous beaux mecs dans la famille