Hier Yannick Noah, le chouchou des Français, du moins si l'on en croit un palmarès annuel hautement contestable, a assuré la partie musicale du grand meeting de François Hollande.
J'ai toujours regretté, quant à moi, qu'il faille agrémenter ce genre de réunion par nature sérieuse voire un peu austère, de flons-flons et de jeux de lumières.
Je me souviens d'Edgar Faure, assistant à un meeting de Chirac. Ebloui par les spots lumineux et assourdi par je ne sais quelle musique à la mode, il dit à son voisin, assez fort pour être entendu à plusieurs rangs de là : « les femmes arrivent à quelle heure ?»
Il y a de la vulgarité dans ce mélange des genres, et comme un aveu qu'on n'attrappe pas les mouches avec du vinaigre...
Donc hier, "en première partie" comme on dit au cabaret, Yannick Noah est venu susurrer ses textes humanitaires sur une musique chaloupée.
Je ne pense pas que cela ait été une très bonne idée des communicants de François Hollande.
L'ancien tennisman reconverti dans la chansonnette doucereuse est en délicatesse - le mot est faible - avec le fisc français.
Frappé d'un redressement fiscal il y a 16 ans, en 1996, et après des années de bataille de ses avocats, à nouveau en 2009 par le Tribunal Administratif, il a tenté d'échapper au fisc en soulevant une QPC ( question préalable de constitutionnalité).
Le chantre des restos du cœur refuse obstinément de régler les 1.037.827 euros qu'il doit. Pourquoi ? Parce qu'au moment l'examen de ses comptes par les polyvalents il résidait en Suisse...
Ainsi, cet homme qui déclarait quelques jours avant l'élection de 2007 qu'il quitterait la France si Nicolas Sarkozy était élu, et qui y est depuis revenu, excipe de son séjour en Suisse - comme d'autres vedettes...- pour échapper à l'impôt français.
Le Conseil Constitutionnel, apparemment peu sensible aux douces vocalises de ce monsieur, a confirmé que son redressement fiscal est tout ce qu'il ya de plus légal.
A l'heure où j'écris ceci, il est toujours redevable au fisc d'une somme de 500.000 euros.
Que François Hollande, qui pourfend "les forces de l'argent" et qui prétend vouloir combattre impitoyablement les mauvais riches et les fraudeurs ait agrémenté son premier meeting de campagne de la prestation politico-musicale de Yannick Noah est à tout le moins une incohérence.
Disons une fausse note.
Commentaires
Si un "jour" tu accèdes a des responsabiltés,tu devras faire face àBercy.Et là c'est l'Etat dans l'état.
Noah n'est pas une fausse note : c'est l'esprit même de l'UMPS