"Quand c'est flou, y'a un loup", disait Martine Aubry en parlant de son camarade François Hollande. Le loup est énorme.
Lundi, dans une interview donnée à l'un des journaux les plus lus de la City, le Guardian, Hollande rassure la finance londonienne en expliquant que François Mitterrand a associé les communistes à son gouvernement en 1981 pour mieux les étouffer.
Il continue sur sa lancée en expliquant que les marchés peuvent être tranquilles parce que, en 2012, il n'y a plus de communistes en France.
Ainsi, en quelques jours, il passe de la dénonciation de la finance comme son seul et unique ennemie à la flatterie la plus mielleuse à son égard.
Au Bourget, devant les militants enthousiastes, il pourfend les "forces de l'argent"; à Londres, il les rassure.
Lundi 13, il déclare à Londres :
« Les années 80 étaient une époque différente. Les gens disaient qu'il y aurait des chars soviétiques sur la place de la Concorde. Cette époque est révolue.
C'était la guerre froide et Mitterrand a nommé des communistes au gouvernement.
Aujourd'hui, il n'y a pas de communistes en France... ou très peu.
La gauche a gouverné pendant 15 ans, pendant lesquels elle a libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation.
Il n'y a pas de crainte à avoir. »
Mardi 14 il rectifie à Saint-Etienne :
« J'ai du respect pour le Parti communiste, j'ai du respect pour l'influence communiste et pour le Front de gauche.
Je souhaite un rassemblement de la gauche avec toutes ses sensibilités ».
Quelle droiture ! Quelle clarté ! Quelle rigueur morale !