Donc, lorsqu'éclate l'affaire du journal municipal de cette grande ville, il en est maire depuis 8 ans, et il en est à son deuxième mandat.
Cela relativise, me semble-t-il, les allégations selon lesquelles il se serait laissé surprendre, etc.
Entre temps, en 1991, en tant que député, il avait voté la loi organisant les conditions d'attribution des marchés publics.
Malgré cette expérience et cette connaissance évidemment très fine de la loi, le maire de Nantes a commis une faute qui ne serait pas pardonnable à un débutant.
Il a laissé une association créée pour gérer la communication de la Ville, désigner sans appel d'offres une entreprise privée,la SNEP, pour gérer la fabrication et l'impression du journal municipal " Nantes Passion ".
Cette société privée était dirigée par un homme d'affaires proche du parti socialiste, Daniel Nedzela.
Ainsi, par ce montage tordu, la Ville de Nantes n'était pas coupable d'avoir attribué un marché public ( de 915.000 euros ) sans appel d'offres, à une société privée.
Le maire, néanmoins, fut reconnu responsable de ce manquement grave et condamné, le 19 décembre 1997, à 6 mois d'emprisonnement avec sursis et 30.000 francs d'amende.
Monsieur Hollande, durant la campagne, a dit et répété qu'il ne s'entourerait d'aucune personnalité " jugée et condamnée".
On nous explique que la nouvelle opposition présidentielle est d'une affreuse mesquinerie d'oser exciper d'une affaire aussi ancienne et, de surcroît, couverte par le délai de 10 ans.
Ce délai, indiscutable, réhabilite le citoyen Ayrault, c'est entendu.
Mais lorsqu'il fait ces déclarations vertueuses, je présume que Monsieur Hollande ne pratique pas , comme les jésuites, la direction d'intention...
Il n'est pas à ce point Tartuffe, tout de même !
Jean Marc Ayrault est un homme politique avisé et plein d'expérience.
Il a été élu pour la première fois en 1976, il y a 36 ans, conseiller général de Saint-Herblain, maire de cette commune en 1977, puis, après avoir habilement manoeuvré, maire de Nantes en 1989.