Les lamentations sur le thème de "tout fout le camp" sont un lieu commun de la rhétorique polémique, vieux comme l'humanité. Notre époque s'y adonne avec volupté. Un crime, une gifle, un braquage, un règlement de compte, un accident, même, et le chœur des pleureuses entonne ses mélopées...
Du temps d'Hésiode et d'Homère, il y a 27 siècles, les sages brossaient déjà un sombre tableau des moeurs de leur temps.
Cicéron, il y a 21 siècles, regrettait les temps vertueux de l'ancienne Rome, Properce chantait mélancoliquement la décadence de la Ville ; un siècle plus tard, c'est l'époque de Cicéron qui paraissait un âge d'or...
Il y a trois siècles Fénelon condamnait les changements qui l'inquiétaient, et Voltaire, impertinent et joyeux, répliquait :
"Regrettera qui veut le bon vieux temps...
Moi je rends grâce à la nature sage
Qui pour mon bien m'a fait naître en cet âge
Tant décrié par nos tristes frondeurs...
Oh ! le bon siècle que ce siècle de fer !"
Vive Voltaire !
Commentaires
Cher Monsieur,
J'ai pensé à vous en entendant notre ministre du logement qui reprochait à un député de l'appeler :"Madame LE Ministre" ; elle a précisé qu'étant une femme, on devait lui dire LA Ministre !!
"Tout fout l'camp", non ?
Ce que c'est que de recruter des ministres analphabètes...
Bien cordialement