L'époque, hélas, est à la censure.
Oh ! certes, on a le droit de tout dire, mais à condition - comme dans le fameux monologue de Figaro - de ne pas remettre en cause les dogmes en cours : développement durable, attitude "éco-responsable", respect des croyances, et tout ce bric-à-brac moralisateur dans lequel les esprits les mieux faits s'empêtrent.
Charlie-Hebdo a évidemment bien fait de provoquer les fanatiques religieux.
La laïcité dans laquelle nous avons le privilège de vivre n'est pas un état naturel qui survivrait spontanément, sans qu'on le défende. Il faut en tester régulièrement l'efficacité pour le maintenir en forme.
Les bredouillis de Jacques Chirac expliquant, en son temps, que "certes il y a en France la liberté d'expression, mais qu'il y a des limites...", les pitoyables et lâches propos de Jean-Marc Ayrault appelant chacun à la "responsabilité" la stupide et répugnante intervention de Laurent Fabius sur la nécessité de ne pas "jeter de l'huile sur le feu" appelant chacun à "mesurer sa responsabilité" ou les foireuses "mises au point "des "responsables" religieux catholiques, juifs et musulmans sont les diverses facettes d'une même réalité dangereuse et repoussante : la capitulation à peine voilée devant les oukases religieux.
Je suis athée; je respecte les croyants en tant que personnes, mais je revendique hautement le droit de me foutre de leurs dieux inventés, de leurs mythes grotesques et de leurs prophètes nauséabonds.
Oser faire l'amalgame entre croyant et croyance est une escroquerie intellectuelle qui assassine la liberté.