Durant mon avant-dernier séjour marseillais j'étais tombé sur un joli livret en papier glacé distribué par la mairie à tous les administrés.
Quelle ne fut pas ma surprise en constatant que cette brochure était remplie de fautes en tous genres, alors même qu'elle concernait la culture et la perspective de " Marseille, capitale européenne de la culture en 2013 ".
Ci-après le texte de la lettre que j'adressai au premier magistrat de la ville, lettre restée sans réponse à ce jour, ô surprise !
Je la rends donc publique.
Monsieur le Maire,
J'ai l'honneur de porter à votre connaissance les remarques que me suggère la brochure consacrée à l'opéra de Marseille pour la saison 2012-2013.
Une faute de ponctuation, deux fautes d'orthographe et deux fautes de syntaxe en abîment le texte, déjà fort lourd et mal rédigé en de nombreux endroits.
Dans votre propre éditorial, au quatrième paragraphe, deux fautes d'orthographe : le mot " encore " est intempestivement encadré de deux virgules; de plus le verbe " témoignent " est fautivement au pluriel alors que le sujet qui le commande est au singulier.
Dans l'éditorial de Monsieur Maurice Xiberras, directeur artistique de l'opéra, le participe " défendus " employé au cinquième paragraphe porte la marque du masculin pluriel au lieu du féminin qu'exige le mot " représentations " auquel il se rapporte.
A la même ligne la conjonction "car" est fautivement mise à la place de " parce que ".
Page 10 de la brochure se trouve une redondance fautive du "où" et du "y" dans une phrase en grosses lettres " une version où les deux cantatrices pourront y démontrer...", ce qui est un charabia.
J'ajoute, pour la drôlerie, que l'adjectif " arachnéen "qualifiant une voix est pour le moins incongru, puisqu'il suggère que la cantatrice Sandrine Piau possède une voix d'araignée.
Cet ensemble de fautes, de lourdeurs et de vocabulaire inadapté, dans une brochure consacrée à la culture et se référant au label " Marseille, capitale européenne de la culture " me parait inadmissible, et je tenais à vous le signaler pour qu'il y soit mis bon ordre.
Je vous prie, Monsieur le Maire, d'agréer l'expression de ma déférente considération.
Frank THOMAS
Commentaires
" Il a s'agit " est du meilleur effet...
Faut-il rire ou bien pleurer ?
C’est en effet épatant de la part d’une ville qui a l’ambition d’être capitale culturelle européenne !
Mais si la « culture » fait semblant de faire marcher le commerce, pourquoi chipoter ?
Je reçois ce matin une invitation au vernissage d’une exposition montée grâce à des soutiens ministériels, régionaux, départementaux, communautaires et communaux. Il y est question de « l’espace urbain ». C’est à la mode et à la mode de « cheux nous ». Quand Marseille s’exprime si mal, on ne va pas être plus royaliste que le roi ; alors ça donne ceci :
« Les œuvres de Stéphanie M*** [je ne stigmatise personne] portent sur les différents enjeux de l’espace urbain en traitant, entre autres [sinon ce serait sans doute un peu court], de la transformation et de l’évolution de notre environnement, des strates de son histoire, de son insertion dans le paysage ou encore des diverses façons de l’habiter. Ici un dialogue [les vertus du dialogue !] entre ses habitants et ses enfants [les enfants n’étant pas des habitants comme les autres et les autres minorités étant fâcheusement oubliées] ont [sic] activés [sic] et influencés [sic] le travail réalisé et présenté. Il a s’agit [sic] d’échanger avec la ville et les villages afin de faire ressortir leurs singularités. Cette ville qui la fascine, à la fois objet de répulsion et de séduction [eh bien quoi ? Eh bien rien : la phrase est finie]. Territoire artificiel [alors que l’expo. de Stéphanie, c’est du concret et c’est même du lourd !], aménagé selon la représentation que l’homme se fait du monde [une révolution copernicienne en quelque sorte], le paysage urbain ne cesse de l’interpeller. »
Plus qu’interpellé, j’en suis encore sur le cul : De voir au chevet de « l’espace urbain » malade, les médecins de Molière.