Devant le congrès des maires de France, le président de la République a reculé sur le mariage homosexuel. Cela ne peut surprendre que les naïfs.
Certes le projet de "mariage pour tous" ( dénomination absurde et fausse à la fois ) n'est pas abandonné.
Mais en légitimant à l'avance la clause de conscience que certains édiles s'apprêtent à faire jouer, Hollande retire à ce projet sa valeur et son efficacité.
Bien sûr, il se trouvera sans doute un élu, adjoint ou conseiller, pour unir les personnes par un mariage, encore qu'on se demande ce qui arriverait si aucun élu municipal ne voulait le faire.
Mais ce qu'il y a de grave et de troublant dans le recul de Hollande, c'est le fait que le maire, officier d'état civil et représentant de l'Etat dans la commune, soit par avance autorisé à se désister de l'accomplissement de ce devoir civique. C'est un signal désastreux et une évidente dégradation du mariage ainsi contracté.
J'attends qu'on m'explique ce qui peut légitimer une aussi exorbitante exception à l'application de la loi républicaine.
La clause de conscience ne tient pas. Le maire ne peut pas choisir d'appliquer ou de ne pas appliquer la Loi en fonction de ses options personnelles.
La laïcité que Monseur Hollande prétend vouloir défendre s'y oppose absolument.
Cette palinodie de François Hollande - ce ne sera sûrement pas la dernière - en dit long sur la cohérence, la franchise et la rigueur morale du personnage.