Les journaleux de tout poil, presses écrite, radiophonique et télévisée confondues, ont consacré 48 heures à dénoncer l'état de délabrement de la prison des Baumettes à Marseille, images et témoignages bouleversants à l'appui.
Il se trouve que par ma famille très proche, je dispose de sources très sûres d'information sur le sujet, et que ce que j'en tire ne correspond que de façon infime à ce dont on nous tympanise.
Certes la prison des Baumettes - comme d'autres, la Santé à Paris par exemple - est vétuste et évidemment surpeuplée.
Le personnel de direction et de surveillance souffre aussi de cette situation qui accroit les difficultés de leur mission et qui exaspère les détenus.
Mais les images révoltantes des douches en ruine, des toilettes sales dans lesquelles les prisonniers seraient parait-il obligé de s'abreuver, des cours encombrées de détritus sont une sélection destinée à produire le choc visuel et sentimental sans lequel l'audience, habituée aux sensations de plus en plus fortes, fuirait l'émission.
L'immense majorité des cellules des Baumettes, sans être un palace - ce qui n'est pas leur vocation - sont correctement équipées.
Il est faux de dire que les repas sont servis à même le sol et que les détenus doivent les disputer aux rats.
Tout cela relève du roman noir, voire de la manipulation.
Je me permets d'ailleurs, à propos des détritus dans les cours de promenade, de faire remarquer que ce sont les prisonniers eux-mêmes qui les y jettent - détestable habitude contractée dans les cités qui, même refaites à neuf, sont très vite transformées en poubelles - et qu'il ne serait peut-être pas excessivement sévère de leur demander de les ramasser.
Il n'y a pas de scandale des Baumettes.
Il est vrai que cette course au sensasionnel dégoûtant permet de jeter sur la ville de Marseille une lumière sale qui, sans doute, fait contraste avec « Plus Belle La Vie » et qui a pour conséquence fortuite ou calculée, d'assombrir à l'avance les festivités prévues en 2013 dans la cité phocéenne.