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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 22-12-2012 à 20:34:36

Les comptes de campagne de NS

Il est à espérer que les sages du Conseil constitutionnel soient très inspirés et très impartiaux lorsqu’ils auront à trancher cette délicate question de la validation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.


Ils peuvent bien sûr - et cela ne serait sans doute pas infondé - ouvrir une ère nouvelle en sanctionnant sévèrement le mélange des genres entre le rôle de Président et celui de candidat.
Ils peuvent aussi, dans un souci de continuité, sinon d’équité, se souvenir des précédents de de Gaulle, Giscard, Mitterrand, Chirac qui chacun dans son style et avec plus ou moins de culot, ont tous abusé de leur position dominante pour devancer leurs concurrents dans les derniers mois de leur mandat, et avant que la campagne ne fût officiellement ouverte.


La commission des comptes de campagne - je peux en témoigner personnellement (*) - est très sourcilleuse, ce qui serait une bonne chose en soi si ses décisions étaient toutes également sévères et intransigeantes.
Or l’examen attentif de ses décisions de non-remboursement des frais de campagne ou d’inéligibilité temporaire de tel ou tel candidat, montre clairement qu’il y règne sinon de l’arbitraire, du moins une certaine approximation qui pénalise lourdement les uns et exonère les autres sans que les critères de ses décisions soient toujours indiscutables.


Dans le cas de Monsieur Sarkozy, il faudrait être bêtement partisan pour ne pas s’être aperçu, dans les semaines qui ont précédé l’annonce formelle de sa candidature, qu’il s’est servi sans beaucoup de vergogne des immenses moyens mis à sa disposition par son statut de président de la République à des fins évidemment électorales.


Pour autant - et c’est là que la décision du Conseil constitutionnel sera d’une grande conséquence sur l’avenir - est-il possible de réduire le Président sortant, s’il est à nouveau candidat, à une attitude passive et au silence ?


Imaginons - comme cela a été le cas avec le drame de Toulouse - qu’un événement grave, national ou international, intervienne dans les mois qui précèdent la campagne ou, pire encore, dans les derniers jours de la campagne. Le Président devra-t-il rester passif et muet, sous ombre que sa réaction, enregistrée et filmée, pourrait être imputée à son souci de se faire réélire ?
Mesure-t-on bien l’absurdité d'une telle dérive ?

(*) J'ai eu à subir les foudres de la commission nationale des comptes de campagne et du Conseil d'Etat en 2008. Je raconterai un jour ici cette invraisemblable gaudriole.

 

Commentaires

Frank-Marie-THOMAS le 23-12-2012 à 19:05:14
"enseignants expatriés" dites-vous, cher lecteur !

Il n'y a nulle expatriation en Martinique, française depuis 1637, c'est à dire avant bien des provinces de Métropole ...

Les impôts en Martinique sont français, croyez-m'en.
un lecteur le 23-12-2012 à 11:50:46
Rassurez moi,la législation fiscale,là où vous êtes est la même qu'en France,pour les enseignants expatriés français?
Frank-Marie-THOMAS le 23-12-2012 à 11:39:36
Je suis du même avis que vous, lecteur.

Si l'on décrète que le Président est en campagne lorsqu'il se déplace et qu'il parle dans la dernière année de son mandat, on peut tout aussi bien considérer qu'il bat campagne durant ses 5 ans !
ton lecteur le 23-12-2012 à 11:19:01
Il règne une certaine hypocrisie en France,dans ce domaine.D'une élection à l'autre,nous sommes constamment en campagne électorale.Celle de 2017 occupe déjà le terrain sans avoir résolu les problèmes des Français actuels.Alors les comptes de campagne ne sont-ils une façon de régler d'autres comptes?