En 2001 Christiane Taubira, alors députée de la Guyane, a réussi à faire voter par l'Assemblée Nationale la loi qui porte son nom et qui qualifie l'esclavage de " crime contre l'humanité".
Qui pouvait ne pas être d'accord avec l'idée que la traite des noirs d'Afrique vers les colonies européennes, acceptée par la législation et par la majorité de l'opinion de ce temps était criminelle au regard de notre droit et de notre sensibilité actuels ? Mais qui, doté d'un minimum de bon sens, ne voyait les risques de dérive judiciaire qu'une telle reconnaisance risquait d'impliquer dans les départements et territoires d'Outre-Mer où certains politiques extrêmistes ne manqueraient pas d'exploiter le filon pour semer confusion et désordre ?
A la Martinique il existe un petit groupe d'excités menés par le maire de Sainte-Anne, Garcin Malsa, qui sont à l'affût de la moindre occasion de faire parler d'eux en agitant de vieux chiffons rouges destinés - ce disent-ils- à dénoncer "l'Etat colonial" et à demander "réparation" pour le crime commis par la France depuis la prise de possession de l'île jusqu'en 1848, date de l'abolition de l'esclavage par la deuxième République.
Or voici que Rosita Destival, militante du MIR ( mouvement international pour les réparations) porte plainte en justice contre la France devant le tribunal de grande instance de Paris en s'appuyant sur la loi de 2001 et demande réparation pour les préjudices subis du fait de l'esclavage de son aïeul, affranchi en Guadeloupe en 1834 ! Elle est soutenue par le CRAN ( conseil représentatif des associations noires ).
Son avocat - car il se trouve des avocats pour plaider ce genre de causes -merci Madame Taubira ( laquelle, il est vrai, avait organisé en Guyane le procès posthume de Christophe Colomb...) - son avocat, donc, met en avant pour soutenir cette cause indéfendable, le préjudice moral subi par la "victime" et le préjudice matériel aussi, l'esclavage de son aïeul ayant entraîné selon lui l'impossibilité pour ses descendants de constituer un patrimoine normal.
Il est clair que cette plainte et cette défense extravagantes seront repoussées par le tribunal et que la plaignante n'espère pas "gagner " ce procès absurde. Mais son but n'est pas là : il est de mettre un peu plus de confusion dans les esprits, de créer un remous politico-judiciaire qui pourra servir de prétexte aux excités sus-cités pour s'agiter et pour faire un peu de mousse médiatique, au détriment du calme et de la sérénité dont l'Outre-Mer a besoin pour son développement. Christiane Taubira est passée du rôle de passionaria de l'anti-colonialisme à celui de Garde des Sceaux, Ministre de la Justice de la République Française. A ce titre, il sera intéressant de connaître sa position.
Commentaires
Je ne filtre pas ce commentaire bien qu'il n'ait pas de réel rapport avec mon billet.
Le témoignage dont il y est question est vraiment important.
HA
lien vers http://www.dailymotion.com/video/xl0lyn_hocine-le-combat-d-une-vie_news
En 1975, quatre hommes cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint Laurent des arbres, dans le département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis proche du village. A l'époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l'Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désoeuvrés et l' isolement total de la société française. Sur les quatre membres du commando anonyme des cagoulés, un seul aujourd'hui se décide à parler.
35 ans après Hocine raconte comment il a risqué sa vie pour faire raser le camp de la honte. Nous sommes retournés avec lui sur les lieux, ce 14 juillet 2011. Anne Gromaire, Jean-Claude Honnorat.
Sur radio-alpes.net - Audio -France-Algérie : Le combat de ma vie (2012-03-26 17:55:13) - Ecoutez: Hocine Louanchi joint au téléphone...émotions et voile de censure levé ! Les Accords d'Evian n'effacent pas le passé, mais l'avenir pourra apaiser les blessures. (H.Louanchi)
Interview du 26 mars 2012 sur radio-alpes.net
RKIS LES CAMPS DE LA HONTE