Je reproduis l'amusant témoignage d'un lecteur qui a assisté hier soir aux festivités du lancement de " Marseille capitale européenne de la culture 2013 ".
L’idée bien évidemment est venue d'elle : « j’irais bien voir à Marseille quand même ! ».
On imagine de suite mon enthousiasme, l’envie des embouteillages, des ébats dans la foule, de la foirade probable … Et puis je me suis dit que peut-être, en y allant à reculons, c’était jouable.
Alors train ou voiture ? le train c’est bien… et c’est pas bien, donc voiture, avec parking envisagé dans les petites rues de la Joliette. Mais, dès la première vue sur les grues, barrières grises et calots bleus nous ont poussés vers des quartiers improbables où la main de Dieu a toujours bien du mal à mettre les pieds.
Arrivés derrière la Joliette embrouillamini de voitures stationnées ou allant au pas et puis soudain un trou, une dent creuse qui déclenche aussitôt l’habituelle réflexion encourageante : « c’est trop petit tu n’y entreras pas ».
Nous voilà donc dans les rues Marseillaises étonnamment sombres et silencieuses mais avec beaucoup de monde. Sur le Vieux Port agréable surprise, l’esplanade est entièrement dégagée, le pavement est moche mais la vue élargie est belle.
Sur l’eau à quelques mètres du bord une ligne noirâtre de choses flottantes desquelles jaillissent quelques bredouillis de giclures d’eau, nous comprenons qu’il s’agit d’une future fontaine, une passante s’étonne « c’est pas que ça quand même ? ». Elle résume bien ce que l’on devine du sentiment général : de l’attente avec un soupçon d’espoir sur un solide fond de doute.
18H40 nous sommes devant la Mairie.
Du balcon de M. Gaudin un amuseur genre Bosso anime un dialogue interactif :
- qui habitaient là avant les Marseillais ?
- (la foule) « des gabians »
- oui… mais aussi ?
- « des chèvres »
- oui mais aussi des Ségobriges
- « Ah !… »…
- Connaissez-vous la gamme des Ségobriges ? « do, ré, mi, fa sol, la, cy, don ! ». Et qui était Protis ?
- « un ailier gauche !»…
A 19 H la fameuse CLAMEUR, en fait ce fut la clameur ! Il y eut certes un timide cri plus ou moins collectif mais bien en deçà des habituels hurlements du stade vélodrome. L’évènement annoncé a donc fait tchouffa, face au défi quasi impossible de faire crier d’une seule voix trois cent mille personnes disséminées dans la ville et faute d’une organisation suffisamment serrée c’est la déception que traduit bien un gros Marseillais rien à yeux ronds « eh, qu’est-ce qu’il y a eu ? rien ! »
Ce n’est pas totalement vrai car d’une part nous n’avons pas sillonné toute la ville et d’autre part il y avait bien ici et là quelques animations : la fontaine du Vieux Port d’abord qui finalement était colorée et spectaculaire, un grand faux mur peint remarquable fixé en bas de La Canebière, quelques orchestres à certains carrefours, des sculpteurs sur glace auteurs de très belles grosses méduses, le tout cependant manquait de musique, de lumière, de marchands de frites et de marrons.
Les organisateurs ont bien réussi leur pari de faire descendre les Marseillais dans la rue mais ils ont eu le tort d’abandonner la foule à elle-même.
Commentaires
A dire vrai les medias sont tout entiers occupés à la guerre au Mali, ce qui a pour conséquence de rapetisser tous les autres sujets,celui-ci, par exemple, mais surtout les plus embarassants pour le pouvoir en place : statistiques du chômage, montée de la pauvreté, etc.
Ça frise le flop les journaux n’en parlent que très peu j’ai peur que la bouillabaisse ne prenne pas