Hollande jure ses grands dieux qu'il n'était au courant de rien. Aveu d'incompétence ? Duplicité ?
Sans remonter plus haut que les deux dernières années, souvenons-nous que Tristane Banon avait affirmé l'avoir mis au courant, lorsqu'il était premier secrétaire du PS, de la tentative de viol dont elle avait été victime de la part de Strauss-Kahn. Malgré cela il a continué de nier l'évidence, gardant pour lui ce lourd secret qui, il est vrai, valait son pesant d'or.
Même attitude, violemment dénoncée par le bouillant Montebourg, s'agissant des turpitudes avérées de la fédération socialiste des Bouches du Rhône, et notamment de Guérini, au nom si évocateur.
Et voici que pour la troisième fois en deux ans, François Hollande, sorte de roi Pétaud sourd et aveugle, prétend tomber des nues en apprenant l'horrible nouvelle des errements de J.Cahuzac.
Il est vrai que l'affaire est énorme.
Le ministre du budget chargé de tenir les cordons de la bourse bien serrés et de traquer les fraudeurs en tous genres, lui-même, croulant sous l'argent - car il est probable que tout ce traffic n'avait pas pour but de mettre hors de portée du fisc la modeste somme de 600.000 euros - convaincu de fraude et de concussion !
Mais le moyen de croire qu'avec la puissance d'investigation de Bercy, de la place Beauvau et de l'Elysée, les mensonges de M. Cahuzac n'avaient pas été percés à jour ?
Non ! Le président, le premier ministre et le ministre des Finances étaient au courant, mais tous ont pensé s'extirper de la nasse en renvoyant le ministre du gouvernement et en le laissant retrouver son siège de député.
Tout est fichu. Le frêle esquif prend l'eau et risque de sombrer.
Pour tenter de colmater les voies d'eau, on annonce en catastrophe toute une série de règlements et de lois destinés à éviter que de tels faits se reproduisent.
Dans la panique on improvise une législation sur l'évènement, comme on reprochait naguère à Sarkozy de le faire.
Le désastre est complet et sans appel.
La gauche, si méchamment acharnée à dénoncer les moindres fautes du précédent gouvernement et à monter en épingle des "affaires" qui, auprès de celle-ci semblent d'aimables bluettes, se trouve définitivement privée de ce rôle de donneuse de leçons, de gardienne de l'éthique et de la morale qu'elle affectionne tant.
Pour finir, je propose que la télévision, dans le cadre des soirées récréatives, nous repasse le débat du second tour de mai 2012, celui de la longue et pesante anaphore : " moi président". Pour rire un peu