Permettez moi de me reprendre.
Je commençais mon billet d'hier en disant que par son acte de contrition J. Cahuzac redonnait "un peu d'air" à un exécutif au trente sixième dessous.
En réécoutant attentivement son interview de BFMTV, je m'aperçois que subrepticement, presque subliminalement il a au contraire tiré la flèche du Parthe contre notre malheureux président.
En réponse à la question de JF. Achili sur le point de savoir si François Hollande connaissait les dérives de son ministre avant que celui-ci les avouât, JC a déclaré qu'il ignorait jusqu'à quel point le président de la République ignorait cette affaire.
Son habileté - qui, soit dit en passant prouve s'il en était besoin la minutieuse préparation de ces aveux publics - a consisté à immédiatement recouvrir cette vacherie en réaffirmant qu'il avait menti au président.
Cahuzac, donc, aurait menti à un homme dont il savait qu'il savait, et celui-ci a fait mine de croire son ministre, soulagé de pouvoir invoquer sa bonne foi ...
C'est véritablement un billard à trois bandes, un jeu du menteur dont tout le monde, à commencer par le chef de l'Etat, sort éclaboussé et souillé.
Il ne faudra pas jouer les vierges effarouchées si, aux élections locales et européennes de 2014, le peuple français exprime son écœurement en se portant aux extrêmes.