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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 29-05-2013 à 13:50:58

La morale à l'Ecole : oui, mais...

S'est-on assez gaussé de Ségolène Royal, à commencer par ses "amis" du PS, a-t-on suffisamment ridiculisé Nicolas Sarkozy et ses ministres de l'Education pour l'avoir voulu !

Voici qu'à grand son de trompe, on nous tympanise du retour de la morale républicaine et de l'autorité à l'Ecole. Pas seulement.

Pour faire bonne mesure Monsieur Peillon y ajoute l'apprentissage des paroles de la Marseillaise en primaire, l'obligation de faire figurer la devise de la République Française sur les frontons  et d'arborer le drapeau tricolore.

Tout ceci dont on ne voit pas pourquoi on l'a abandonné au cours des dernières décennies ( à moins que l'idéologie post-soixante-huitarde, passée dans le domaine public y soit pour quelque chose ) est bel et bon.

Il faudra cependant que les citoyens essaient de s'en souvenir et vérifient qu'on est passé des intentions affichées aux actes. Il est vrai que tant d'annonces nous sont quotidiennement faites - en ceci l'actuel pouvoir n'est guère différent de celui qu'il a remplacé - qu'on a bien de la difficulté et du mérite à s'assurer que les promesses sont réellement tenues.

Durant les quarante ans que j'ai servi l'Education Nationale et tenté d'ouvrir des générations d'élèves aux beautés de la cullture et même durant mes années de formation avant, pendant et après mai 68, je n'ai cessé  de regretter et de combattre autant qu'il était en moi la nuisance du laxisme bébête que je voyais gangréner ce grand corps de l'Education.

Je n'ai cessé de considérer l'autorité - pas l'autoritarisme, qui m'est totalement étranger, mais l'autorité donnée par le savoir et la transmission de l'envie d'y accéder - comme la pierre angulaire du métier ou plutôt de la mission de l'enseignant. Pendant ce temps on démolissait pierre à pierre un édifice centenaire.

Tout le monde s'y mettait à commencer par les ministres qui ne savaient quelle nouveauté inventer, les inspecteurs, missi dominici ou représentants de commerce chargés de répandre la bonne nouvelle, les responsables administratifs de différents niveaux, les professeurs eux-mêmes qui ne se rendaient pas compte qu'en croyant agir dans l'intérêt de leurs élèves et allant dans le sens de ce courant, ils s'approchaient dangereusement des cataractes qui allaient les engloutir.

En 1996, après 25 ans d'exercice, j'ai fait paraître un essai intitulé "Tableau Noir" dans lequel je disais mon amour de ce merveilleux métier d'enseignant, et ma désolation des atteintes qui lui étaient portées avec la passive complicité des premiers intéressés.

En ce qui me concerne - et le plus souvent en rupture avec l'ambiance générale et le pouvoir de l'Inspection -, j'ai résisté durant toutes ces années et continué sur la voie que mes maîtres m'avaient eux-mêmes donné envie de suivre.

Alors va pour le drapeau, l'hymne, la devise, la morale. C'est toujours un début...