Coup sur coup les deux affaires Tapie et Bettencourt se rappellent à notre attention.
On commence à s'habituer aux scandales annoncés, qui d'ailleurs, bien souvent, font beaucoup de bruit pour pas grand chose.
Bernard Tapie a perçu, grâce à l'arrêt rendu par le tribunal arbitral préféré par la ministre de l'Economie d'alors, Christine Lagarde, la somme pharaonique de 403 millions d'euros sur lesquels le préjudice moral se monte à 45 millions, ce qui peut faire rêver tous ceux, simples citoyens, à qui la justice un jour ou l'autre a ordonné de verser des indemnités.
Cependant il ne fait pas de doute que dans l'affaire de la vente d'Adidas ,le Crédit Lyonnais, alors nationalisé par le gouvernement socialiste, a grugé gravement M. Tapie.
Toute la question est de savoir s'il était plus expédient et plus économique pour l'Etat de laisser la justice habituelle suivre son cours, ou si le tribunal arbitral était préférable. Sur ce point les avis divergent.
Or voici qu'un des juges de ce tribunal spécial, M. Estoup, 86 ans, est mis en examen pour escroquerie en bande organisée, comme un vulgaire malfrat.
Dans un premier temps on peut, comme d'aucuns, se réjouir d'un tel courage et d'une telle preuve d'indépendance de la justice, libérée par Hollande du joug du pouvoir exécutif.
Voire. L'avenir nous dira ce qui restera de toute cette agitation et de ce tintamarre médiatique dont le résultat le plus évident est de salir Mme Lagarde, M. Borloo et M. Sarkozy ainsi que de livrer Bernard Tapie, comme dans un cirque antique, à la crauté de la foule.
Le même jour, par une de ces rencontres que le hasard sait nous réserver, voici que le juge Gentil est gravement soupçonné d'avoir fait jouer une relation intime en la personne d'une experte médicale choisie en 2011, pour faire établir l'état de gâtisme de Liliane Bettencourt, ce qui permet d'étayer la mise en cause de Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse sur sa personne en 2007...(*)
Deux ténébreuses affaires, pour reprendre le titre du fameux roman de Balzac, dont ni la justice ni la France ne ressortiront indemnes.
En attendant, la présomption d'innocence qui n'est plus qu'un vain mot tant est assourdissant le tapage des médias, doit profiter à tous ces mis en examen et témoins assistés.
(*) Ajout du 31 mai
On va bientôt s'apercevoir du scandale juridique que constitue la mise en examen de l'ancien président de la République sur des bases aussi abracadabrantes.
Imagine-t-on que le juge d'instruction Gentil et ses deux collègues ont osé appuyer cette gravissime décision sur une expertise psychologique effectuée en 2011 et portant sur l'état mental de Mme Bettencourt en...2007 !
Non seulement il y a là matière a poursuivre le juge, mais également le médecin qui s'est prêtée à cette mascarade. Qu'elle soit une amie du juge n'est pas gênant en soi, mais c'est une circonstance aggravante étant donnée la teneur de son expertise.
Commentaires
Cher Frank, un petit mail qui n'a rien a voir et que tu n'es pas obligé de publier.
Depuis ton départ, nous recevons de tes nouvelles au lycée, via tes cartes postales dont je te sais gré. Je viens de découvrir ton blog grâce à une de tes élèves qui t'apprécie beaucoup et qui me l'a transmis (Marie-Suzel Tabard). Tu nous manques (tu me manques) beaucoup au lycée pour ta liberté de conscience et, en te lisant, je partage nombre de tes points de vue.
Continue de publier: tes billets d'humeur sont une bouffée d'oxygène pour nous, surtout ceux qui concernent le "village" où tu as oeuvré depuis tant d'années.
Amitiés sincères.
Annie-Claude