Mon désaccord, pour ne pas dire plus, avec le maire a été presqu'immédiat après mars 1983. Le cadre général étant posé et quelques protagonistes évoqués, je vais à présent tenter, avec toute la sincérité et la véracité que ma nature et l'éloignement des faits m'autorisent, de remonter à l'origine.
Un an avant mon arrivée dans le village, le 21 avril 1981, durant le premier mandat du maire, et alors que j'étais encore à la Réunion où j'ai enseigné six ans, une terrible et meurtrière explosion due au gaz de ville avait ravagé le centre historique, mettant par terre entre autres, une magnifique maison à pans de bois précieuse par ses sculptures.
Dès le début du mandat, alors que j'étais adjoint chargé de la culture, le conseil eut à choisir le lauréat d'un concours d'architectes lancé par la Commune pour la reconstruction.
Deux projets - si ma mémoire est bonne, ceux des cabinets Loas et Reichen-Robert - parvinrent au dernier tour du choix, dont l'un, qui me parut le meilleur pour cette raison, prévoyait de raser les quelques maisons sans valeur architecturale pour ouvrir au maximum le haut du "quartier sinistré".
Plusieurs de mes collègues de la majorité ( et de l'opposition ) opinèrent dans mon sens, en faveur du projet Loas. Pour être exact, sur les 16 membres du jury présents physiquement, 7 étaient en faveur de Reichen et Robert, 9 en faveur de Loas. La décision ne fut due qu'aux 5 pouvoirs de membres absents détenus par le maire.
Le projet retenu me déplaisait pour deux raisons majeures.
La première était que les bâtiments construits à la place de ceux qui avaient été soufflés étaient d'un style moderno-classique affreux, ni fait ni à faire, en vilains matériaux dont je prévoyais qu'ils vielliraient mal en enlaidiraient la place sur laquelle ils donnaient.
La seconde, la plus rédibitoire à mes yeux, était que la place, au lieu de s'ouvrir vers le haut du village en permettant - c'était l'avantage du malheur qui l'avait frappé - de favoriser la circulation Nord-Sud, au contraire fermait la perspective et l'issue par un vilain bâtiment de ciment et de verre, dans le style mesquin d'un CES de province. C'est ce laid morceau d'architecture qui, depuis 30 ans maintenant, sert de salle d'exposition et de médiathèque.
Laideur du projet, conséquences délétères sur le mouvement humain et le commerce, je ne pouvais approuver une telle somme d'erreurs.
Je l'exprimai clairement.
Le maire me dit alors que la règle était que je pouvais exprimer librement mon opinion dans ce cadre de réunion à huis-clos, mais que lors de la séance publique, il fallait impérativement que mon vote fût celui qui allait se dégager ce soir.
Je répondis que vu l'importance de notre décision et son impact sur la vie future de la cité, je voterai demain comme aujourd'hui.
La majorité, caporalisée par son chef, vota comme un seul homme en faveur du plan Reichen et Robert qui faisait aboutir la rue piétonne à un cul de sac, obligeant nos visiteurs à se transforlmer en hamsters dans leur tourniquet.
Ce qui fut dit fut fait.
Le 28 avril. Le maire, peu sûr de ses conseillers demanda un vote nominatif...
Commentaires
Binsoir monsieur.. Orage sur le nord de notre département.. Rien ne va plus dans "notre village..".. 1981.. Le changement.. Déjà.. Hélas.. Trois fois hélas pour notre culture qui commençait a partir dans tous les sens.. Il vaut mieux, certes, sponsoriser des groupes de rock.. Du style "le cri d'la mouche..""-si si si .. Cela a été vu.. Trois fois hélas entendu sur des radios dites libres.. ..il n'est donc pas étonnant de voir le massacre architectural du haut de notre rue piétonne..envahie par les kebabs..il arrive que des touristes.. Perdus entre saint Thibault et saint jean ne se retournent même pas sur la maison à l'arbre de Jesse..!! ..dommage...gardons le moral.. La fête de la musique ne tardera pas.. Respectueusement . Fse