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" Aie confianccccce, fais un sssssomme "

Le jeune Edouard Snowden fait courir un vent de panique dans les sphères de pouvoir aux USA.

En révélant - ce dont on se doutait sans en avoir de preuves aussi claires et indubitables - que les Etats Unis d'Amérique, à travers la NSA, pratiquaient l'espionnage à grande échelle, il  transforme brutalement les soupçons en évidence insupportable.

Depuis des siècles, on le sait, les grandes puissances se livrent un combat souterrain en épiant pour les devancer et les contrer, les projets et les stratégies des adversaires, fussent-ils des alliés ou des partenaires.

Le renseignement est une arme indispensable du pouvoir.

En ce sens l'affaire révélée par Snowden n'est ni originale ni  surprenante en soi.

Ce qui l'est, en revanche, et qui est proprement insupportable pour les "amis" des USA que nous, européens, sommes censés être, c'est l'échelle de cette activité de renseignement et les personnes espionnées.

C'est simple, l'Amérique d'Obama (*) relègue le monde imaginaire d'Orwell au rang de pays enchanté.

Nous apprenons en effet que tous autant que nous sommes, à travers nos téléphones portables, nos connections par internet, nos cartes de santé ou de crédit, sommes en permanence sous le regard inquisiteur de l'oncle Sam.

Et ce scandale éclate au moment même ou s'ouvrent ces immenses négociations visant à une vaste zone de libre échange entre les Etats Unis et l'Europe.

Quelle confiance peut-on faire à des alliés qui mettent les citoyens de tout un continent sur écoute, s'assurant ainsi une supériorité et une avance qui, si nous ne réagissons pas tout de suite, nous ravaleront au rang de pantins dans leurs mains ?

Vous souvenez-vous de la chanson susurrée par Kaa, le serpent de la jungle, qui tient Mowgli enfermé dans ses anneaux et l'hypnotise pour mieux le dévorer ?

                            " Aie confiancccce, fais un ssssomme,

                                              sans méfiancccce.

                                                  Je ssssuis là.

                                               Aie confianccccce ..."

Hélas, pour nous, pas de tigre Shere Kahn. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. En aurons-nous la volonté et la force ?

(*)  En ce qui me concerne, je n'ai jamais été atteint par l'obamania qui provenait d'une erreur coutumière aux gens qui se piquent d'antiracisme sans s'apercevoir que leur obsession est une manifestation sournoise du racisme.

Certains ont cru, en effet, que ce premier président noir allait bouleverser la politique étrangère des Etats Unis qui renonceraient à leur tentation impérialiste pour la seule raison qu'il était noir.

Cette même erreur de jugement s'est d'ailleurs observée il y a peu lorsqu'il était question que le conclave désignât un pape de couleur, comme si cela était une garantie de modernité et d'ouverture de l'Eglise.

On voit à présent ( cf.article joint) que cet empressement était prématuré et qu'on s'est trop hâté de décerner à Obama le prix Nobel de la paix sur sa seule couleur de peau.

Les Etats Unis mènent une politique entièrement tournée vers les seuls intérêts nationaux; ce qui se passe en ce moment devrait définitivement abolir toute naïveté de la part des européens.