En me baladant avec ma caravane sur les routes de France et notamment de Bretagne, j'ai aperçu avec curiosité ces portiques bardés de caméras qui polluent un peu plus encore nos paysages. Je me demandais ce que cela pouvait être.
Je subodorais bien qu'il s'agissait d'un flicage de plus, sans me douter que c'était encore une de ces "avancées" que nous devons aux écologistes de droite et de gauche.
Donc voici notre malheureux pays équipé de 250 bornes et de 180 portiques destinés à renflouer les caisses de l'Etat au nom, comme de coutume, de la protection de la planète et de la sauvegarde de notre santé. A la vôtre !
Comme au bon vieux temps, on a fait appel à des fermiers généraux pour faire entrer l'argent. Ils sont à présents internationaux puisque Ecomouv, le consortium chargé du recouvrement de cette nouvelle taxe sur les camions de plus de 3,5 tonnes ( soit 600 000 camions français et 200 000 étrangers ) est constitué à 70 % par une société italienne, Autostrade per l'Italia, et pour les 30% restants, par Thales, la SNCF, SFR et Steria.
Le coût de ces installations a été de 650 millions d'euros, et l'on en attendait un rapport de 1,2 milliards d'euros par an. Une bonne affaire fiscale, on le voit, puisque dès la première année les investissements devaient être largement couverts.
Las ! cette nouvelle taxe ne passe pas.
Inventée par le Grenelle de l'environnement et soutenue, comme je le disais, par tout le spectre politique à l'exception du Front National, cet impôt écolo est l'impôt de trop.
La Bretagne déjà durement éprouvée par la crise qui fait rage depuis 5 ans, est évidemment, vu son éloignement, la plus touchée par cette taxe proportionnelle à la distance parcourue. D'où la révolte des "bonnets rouges", en référence au mouvement révolutionnaire de 1675 sur lequel je reviendrai prochainement.
Cette révolte est saine.
Certes, les citoyens ne refusent pas l'impôt dont ils savent bien qu'il assure un modèle social auquel ils sont très attachés.
Ce qu'ils rejettent par toutes leurs fibres c'est cette infernale spirale fiscale accompagnée d'une réduction des services publics, le toujours plus pour toujours moins.
Une fois encore mes compatriotes bretons dont je suis si proche par ma famille paternelle, ont le courage de lever l'étendard de la révolte.
Celle-ci place le gouvernement, qui vient de reculer sur la taxation des entreprises et sur celle de l'épargne populaire, dans une situation inextricable.
Selon le ministre (breton) de l'agriculture, Stéphane Le Foll, en effet, le renoncement à cette taxe coûterait (on peut dire coûtera) 800 millions d'euros !
Pour avoir sous-estimé la lassitude des Français, piégés dans ce cercle vicieux de dépenses non maîtrisées qu'une course folle aux impôts ne suffit plus à couvrir, Hollande, Ayrault, Moscovici et Cazeneuve sont pris dans la nasse.
Leurs reculades successives, loin de calmer le jeu, va inévitablement ouvrir la bonde à d'autres soulèvements, notamment, après le 1er janvier prochain, contre l'augmentation de la TVA.
Dure période pour le Roi et la Cour !