Je n’ai pas attendu les polémiques outrancières qui déferlent en ce moment sur la France pour dénoncer la dérive des programmes et des activités scolaires.
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L'Ecole ne remplit plus que très partiellement et assez mal sa mission première : apprendre les savoirs fondamentaux aux enfants de notre pays.
Plus le temps passe et plus ce que je ne cesse de dénoncer depuis des décennies s'aggrave : la multiplication d'apprentissages secondaires et non formateurs, l'invasion de l'éducation au détriment de l'instruction, dérive fondée sur l'idée absurde que l'instruction ne serait pas éducative.
La polémique actuelle sur « les ABCD de l’Egalité » ou sur la « théorie des genres » marque une étape importante dans une dérive amorcée dès longtemps, sous les gouvernements de gauche comme de droite.
Certes, il y a beaucoup de phantasmes et de peurs irraisonnées chez les parents tout à coup affolés à l’idée qu’on va expliquer à leurs enfants qu’il n’y a plus de filles, plus de garçons, mais un sexe unique et interchangeable.
Certains, habiles à exploiter les craintes les plus invraisemblables, s’en donnent actuellement à cœur joie en lançant de folles rumeurs qui prennent d’autant plus facilement que la situation économique et sociale du pays fragilise les consciences et favorise les angoisses individuelles et collectives.
Cet épisode, venant après les restrictions des prestations familiales, la facilitation du recours à l’IVG et le mariage homosexuel vient confirmer un grand nombre de nos concitoyens dans la certitude que ce gouvernement, impuissant et incapable, fait diversion en agitant des réformes qui touchent à ce qu’il y a de plus sensible dans la vie privée des citoyens.
Les frasques ridicules de Monsieur Hollande, son mépris affiché de la décence et du respect humain le plus élémentaire dans sa vie privée sont un élément de plus dans ce vilain décor.
Selon la règle que je me suis fixée et que j’ai toujours suivie tant dans ma vie privée, publique que professionnelle, je refuse de mêler ma voix au concert discordant des peurs et des accusations sans fondement.
Il n’est pas vrai, comme le bruit en court, que des adultes viennent expliquer à l’école maternelle comment se masturber. Il est mensonger de prétendre que les instituteurs sont invités et forcés à expliquer à leurs élèves qu’une fille est semblable à un garçon.
Mais ce qui est bien réel en revanche, c’est que dans le dessein sans doute louable de faire triompher l’égalité entre les garçons et les filles et de lutter contre des stéréotypes dépassés, on est en train d’aller trop loin, sous la poussée de groupes organisés autour d’une idéologie soi-disant progressiste qui confond égalité et similitude.
Le gouvernement lui-même, à commencer par sa porte-parole, la ministre des femmes Najat Vallaud-Belkacem, a beau tenter de le nier, tout un chacun en quelques clics peut vérifier que le discours de cette dame il y a deux ans n’était pas aussi édulcoré que celui qu’elle tient aujourd’hui, tout comme celui de Monsieur Peillon, d'ailleurs.
Les « ABCD de l’égalité » que j’évoquais plus haut sont bel et bien inspirés, presque décalqués sur le programme LGTB d’il y a une quinzaine d’années.
Et la « ligne Azur » ouverte par le ministère pour que s’y expriment les jeunes gens et les jeunes filles en difficulté sur le plan affectif et sexuel – qui en soi est un outil intéressant - est actuellement utilisée à des fins beaucoup plus discutables.
En effet le ministère vient d’y mettre en ligne ce questionnaire, adressé aux collégiens préadolescents :
Qui peut, après une dérive aussi absurde, faire encore mine de s’étonner de l’inquiétude qui parcourt en ce moment notre pays déjà si éprouvé par la crise ? Qui hystérise le peuple français ? Qui le divise ?
Commentaires
@ la cigogne
"un dinosaure" ou au contraire quelqu'un qui est en avance sur une évolution future ?
A force d'être dépassé par les coureurs, le dernier qui tourne dans le stade est le premier.
L'erreur des "progressistes" est de croire que tout changement est un progrès. Or s'il est vrai que le vin change et se bonifie avec le temps, un peu plus tard il n'est pas rare qu'il tourne au vinaigre.
Parfois il faut être en retard pour être en avance.
Les laxistes de 68 ont eu tort, le désarroi dans lequel leurs lubies et leurs excès ont plongé la société française le démontre à l'envi .
Les prétendus progressistes d'aujourd'hui sont les héritiers d'idées vieillies et sont en réalité des conservateurs frileux. Rien n'est plus ringard que les vieilles audaces.
La véritable audace est celle des réactionnaires de 2014 (au sens positif du mot) qui sont sans doute les messagers d'un avenir meilleur.
Je consacrerai un de ces jours un billet à ce paradoxe. Il me trotte dans la tête depuis longtemps.
Vous souvenez-vous du temps ou nous entrions dans nos salles de classe qui sentaient l'encre pour y découvrir la phrase de morale que notre instituteur ou notre maîtresse-on ne parlait pas encore de professeur (avec même parfois un"e"..!!) des écoles..titre que je trouve stupide!!-avait recopiée d'une belle écriture appliquée..?? C'était un autre temps ou chacun restait à sa place..,les parents éduquaient les enfants et les enseignants instruisaient.. Et c'était très bien comme cela..!! Je dois être un dinosaure..!! Fse
Je suis scandalisé par ces thèmes débattus à l’école, devant des enfants de cet âge. De plus je préfèrerais garder cette rubrique éducative au sein de la famille. No instituteurs et autres professeurs ont suffisamment à faire sur le plan académique.
Ce président et ce gouvernement veulent se rendre intéressant et faire croire qu’ils sont des grands réformateurs et aimeraient laisser une trace de leur passage. Ils devraient plutôt se polariser sur les grands dossiers économiques et coute que coute relancer les PMI et PME qui sont les poumons de notre pays.