La fermeté du pouvoir a l'air de se ramener à quelques mots. Quelques adjectifs, notamment, en "ABLE", plus rarement en "IBLE", toujours les mêmes et de plus en plus démonétisés à force d'être employés à chaque manifestation de violence, nationale ou étrangère.
Inacceptable ! Injustifiable ! Inadmissible ! Insupportable ! Effroyable ! Terrible ! Innommable ! Inqualifiable ! Indiscible !
Ces trois derniers n'exprimant plus rien au sujet de la chose qualifiée, mais la qualifiant d'impossible à qualifier, ce qui est censé tout dire en ne disant plus rien.
Ils sont bien pratiques lorsqu'on veut afficher une indignation vague et sans risque. On en abuse.
Hollande et Valls sont devenus les nouveaux spécialistes de cette novlangue, ils viennent une fois encore de démontrer leurs connaissances en cet idiome du pouvoir à l'occasion des manifestations à Nantes, hier, contre la construction de l'aéroport de Notre Dame des Landes.
Mais Sarkozy était assez bon aussi.
Et Dalida, elle, l'a chanté à Delon : "parole, parole, parole !"