Je lis ce commentaire sur le blog de Philippe Bilger à propos d'un billet sur les manifestations de Nantes : "En France, on bétonne l’équivalent d’un département en moyenne, tous les 7 ans."
Chiffre effrayant, bien sûr, dans la tradition millénariste
des sectes
et de certains écolos.
A les écouter il ne faut plus construire
un pont,
une route,
un chemin de fer,
un aéroport,
une ligne à haute tension;
il faut stopper tout sondage du sous-sol,
toute recherche d'énergie fossile,
toute exploitation de celles qui existent;
il faut démanteler le parc atomique,
et les centrales thermiques
au pétrole
et au charbon;
il faut déféquer dans la sciure,
se doucher avec deux litres d'eau;
il faut favoriser la décroissance démographique et économique;
il faut prendre le train et le bus de préférence à sa voiture,
faire du vélo,
rouler à 30 à l'heure;
ne se chauffer
ni au charbon,
ni au gaz,
ni au bois,
mais au soleil
des pays froids;
il faut se rafraîchir
à la canicule;
utiliser les lisiers animaux
(sans polluer les sols°
et sans consommer de viande;
s'ouvrir au monde
en diminuant le transport
aérien
et maritime;
bannir la pêche
dans les étangs
et en rivière
tout en luttant contre l'élevage
des truites,
des carpes,
des écrevisses;
interdire la pêche hauturière
tout en condamnant
les fermes aquacoles
qui élèvent des crevettes,
des saumons,
des bars,
des daurades, etc.
Et malgré toutes ces privations vertueuses,
ces silices et ces disciplines
d'une religion nouvelle et totalitaire
- comme toutes les religions -,
incohérente
- comme toutes les croyances révélées -,
malgré tous ces sacrifices,
dans sept siècles,
dans 28 générations,
c'est à dire dans un laps de temps aussi court, au fond,
que celui qui nous sépare
de la Guerre de Cent Ans,
la France
( au fait : la France seule ?)
sera entièrement "bétonnée",
ils en sont certains,
ils l'affirment
et anathémisent ceux qui ont le front de les contredire.
Dans la France de leurs cauchemars,
dans cet Enfer d'un genre nouveau,
plus une forêt,
plus un champ,
plus un rivage,
plus une montagne
sans maisons,
sans marchés,
sans supermarchés,
sans parkings souterrains
ou aériens
sans immeubles,
usines,
entrepôts,
stades,
tennis couverts,
piscines,
théâtres,
cinémas,
églises?
synagogues,
mosquées,
crèches,
écoles,
collèges,
lycées,
universités
postes,
banques,
agences,
marchés,
nouveaux visages du nouveau Satan...
Et pourtant,
plus de vaches,
plus de porcs,
plus de lisier
ni d' OGM
ne serait-ce pas un Paradis écolo ?
Mais de quoi se plaint-il donc,
le commentateur ?
Commentaires
Le "noir et blanc", comme vous dites, Aldéric, n'est pas une "facilité" pour la seule raison qu'il facilite la compréhension.
Il est une réalité - à mes yeux du moins - qu'apparemment, au vu de votre commentaire, vous ne concevez pas pas sous le même angle de vision que moi.
Mais la réalité, elle, demeure, en dépit de nos certitudes personnelles.
Par exemple certains affirment que les "désordres climatologiques" sont une conséquence directe du réchauffement climatique planétaire, lequel est en grande partie dû à l'activité économique humaine.
D'autres, dont je suis, constatant ce réchauffement climatique global, l'attribuent majoritairement à des phénomènes astronomiques naturels sur lesquels l'homme n'a aucune prise.
D'autres enfin, nient purement et simplement ce réchauffement.
D'un même phénomène, donc, naissent trois vérités qui, toutes les trois, ont leur argumentaire et leurs partisans légitimes. Aucun d'eux - sauf à accepter la domination d'un nouveau fanatisme religieux - ne peut vouloir imposer une parole révélée et encore moins prouver scientifiquement que son interprétation est exacte et juste.
Je glisse sur la construction en zone inondable, "facilité", pour le coup, qui ne mérite même pas qu'on prenne la peine d'y répondre.
Juste une remarque, cependant : ni Paris, ni Lyon, ni Bordeaux, ni Toulouse, ni Blois, ni Chenonceau, ni Amboise, ni Quimper...n'auraient été construites si nos ancêtres avaient évité de bâtir les zones d'expansion centenale des fleuves et des rivières de France.
Je suis étonné de vous voir utiliser la facilité du noir ou blanc pour décrire ceux qui ne pensent pas comme vous. Non, le refus du bétonnage excessif n'est pas le retour à la bougie, ou alors demandez aux Espagnols ce qu'ils en pensent. Ils ont sur les bras l'aéroport inutilisé de Ciudad Real . De même, le bétonnage dans le lit élargi des rivières, celui des crues centennales , n'est pas une preuve d'intelligence. Nous ne sommes pas obligés d'aller vite, sous la pression de bétonneurs ou de politiciens.
Bonjour,
En grattant un peu le vernis, sous le vert il y a bien sûr le rose, mais en grattant encore le rouge apparaît bien. En grattant plus encore, il y a peut-être quelques euros à gagner !!!!.