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Titre du blog : Le journal de Frank THOMAS
Auteur : Frank-Marie-THOMAS
Date de création : 20-09-2009
 
posté le 04-03-2014 à 00:30:12

Les soleils de janvier.

Le duc deSaint-Simon, le génial mémorialiste de la cour de Louis XIV, qualifie les ministres flamboyants et impuissants à la fois par la magnifique métaphore de " soleils de janvier".

Deux importants personnages de notre vie politique, l'un ministre des Affaires Etrangères, l'autre président de l'UMP, principal parti de l'opposition ont ainsi stérilement brillé au mois de mars.

 

 

Le premier avec cette morgue et cette aisance que donnent 40 ans de fréquentation des hautes sphères du pouvoir et la familiarité des palais nationaux, se croit obligé de monter le ton à l'encontre de Vladimir Poutine, qui doit, on n'en doute pas, en trembler d'effroi.

Fabius n'a rien trouvé de mieux, alors que l'essentiel des négociations est mené par les USA, l'Allemagne et la Pologne, que de faire entendre la voix sévère et tranchante de la France qui, en ce moment, ne peut impressionner personne.

Menace de refuser tout visa, de geler les avoirs des dirigeants russes en Europe, de vagues sanctions économiques (auxquelles nous aurions aussi fort à perdre) et, surtout, d'exclure la Russie du G8 prévu à Sotchi.

Cette dernière résolution allie la stupidité au ridicule.

Quand on sait que la Russie ne laissera passer aucune résolution qui lui soit défavorable au Conseil de Sécurité de l'ONU, où elle dispose d'un droit de veto, il ne reste que le G8 pour organiser une discussion vraiment utile; elle serait de surcroît  symboliquement flatteuse pour la Russie qui pourrait ainsi montrer sa magnanimité en cédant un peu aux instances des occidentaux.

Rien n'est plus stupide, donc, que de se priver de la seule fenêtre par où un souffle de paix pourrait souffler. Sans doute ne serait-ce pas exagéré de demander au chef de la Diplomatie française d'en faire un peu mieux usage.

Mais rassurons nous - si j'ose ainsi parler - la voix de la France, incarnée par le fallot Hollande, ne porte plus du tout, et les menaces ridicules du Quai d'Orsay ne font plus peur à personne.

 

Monsieur Copé est très imbu de lui-même. Cet homme brillamment intelligent a l'énorme défaut de ne sembler jamais ne s'intéresser qu'à lui; malgré sa finesse et sa rhétorique efficace,  il a accumulé depuis deux ans les erreurs les plus grossières : son élection truquée contre François Fillon, son dérapage verbal sur les petits pains au chocolat, ses relations troubles avec un sulfureux homme d'affaires moyen-oriental et, cerise sur le gâteau, sa conférence théâtrale et inepte de ce matin.

Attaqué par un magazine de droite (dirigé par un homme de gauche), le Point, il se lance dans une guerre contre les médias; c'est son droit, même si ce n'est guère habile.

Mais le pire est que pour faire la lumière sur une affaire très modeste de surfacturation présumée dont il n'est pas, de toute façon, soupçonné d'être personnellement bénéficiaire, il dramatise et nationalise ce qui n'aurait jamais dû donner lieu qu'à une mise au point claire et sans réplique.

Il suffisait de mettre sur la table le détail des contrats passés durant la campagne de 2012, sans rien dissimuler, tout en rappelant que la Commission des Comptes de Campagne - qui a rejeté celui de N. Sarkozy - n'a pas épinglé ce que le Point lui reproche. Tout cela ne nécessitait évidemment pas cette mise en scène dramatique qui ne va pas manquer dorénavant de lui coller aux basques.

Car que fait-il dans sa déclaration solennelle, le masque tragique, la voix tremblante ?

Il propose, incroyable cocasserie, d'enfermer les comptes de l'UMP dans une pièce scellée par un huissier de justice,  qui ne sera ouverte que lorsque le Parlement aura voté une loi obligeant tous les partis à publier leurs comptes, mais aussi tous les médias, etc.

Autant dire qu'il faudra attendre les calendes grecques et qu'il vient de s'attacher au pied un boulet qui l'empêchera de poursuivre comme il l'espérait une grande carrière nationale.

Quel point commun entre ces deux hommes ? Pourquoi ai-je voulu les réunir dans ce billet ?

Parce que je pense que, brillants tous les deux, ils font montre l'un comme l'autre du même égocentrisme aveuglant, de la même surévaluation de leur importance personnelle, du même mépris pour les réalités concrètes.

C'est grave lorsqu'on aspire à devenir premier ministre ou président de la République.

Même si certains "soleils de janvier" encore moins doués y sont parvenus !  

 

Commentaires

Frank-Marie-THOMAS le 04-03-2014 à 12:40:39
Justement ! Il se trouve que Copé est un excellent maire de Meaux, beaucoup plus ouvert et habile qu'il ne se montre sur le plan national.

Cela fait un point de plus qui le rapproche de Fabius.
PERLEDEROSE9 le 04-03-2014 à 11:01:58
Joli billet ,c'est vrai que François Copé est imbu de sa personne Quand à Laurent Fabius je le préfère à bien d'autre. Il a fait de grande chose à Grand Quevilly. Je ne suis pas de cette ville mais quand il m'arrive de passée par là je m'y arrête pour admirer. François Copé, en a peut-être fait autant mais je le connais beaucoup moins, et je n'ai pas aimée ce qu'il à fait à François Fillon . Je vous souhaite une bonne journée et une bonne continuation dans votre journal j'aime beaucoup Perlederose