Si elle n'existait pas il faudrait l'inventer, Christine Boutin.
Cette petite femme replète et souriante, à chacune de ses interventions, apporte une note de fantaisie à la terne vie politique de notre pays dépressif.
On se souvient d'elle brandissant la bible en plein hémicycle comme pour signifier que la loi de Dieu était une norme supérieure à celle des hommes, qui s'élabore en ce haut lieu de la République.
D'elle encore, "gazée" ou pâmée sur le macadam parisien l'an dernier durant la grande manifestation contre le mariage homosexuel.
Voici que ce matin même, interviewvée sur RTL à la suite du score calamiteux de ses listes " Force Vie " aux élections européennes - nettement moins de 1% des suffrages - et accablée, apparemment, par les frais de campagne dont elle ne peut pas être remboursée puisque le seuil fatidique est de 3 %, elle n'a rien perdu de sa douce et divertissante folie.
N'explique-t-elle pas en effet, sans sourire, que si les 140.000 électeurs qui lui ont fait confiance se réunissent, elle devient chef du "premier parti de France" ?
Et, pour faire bonne mesure, d'expliquer dans cette même interview qu'elle ne se sent absolument pas proche du Front National - bien qu'elle ait défilé à ses côtés l'an passé - parce que celui-ci en grossissant, est devenu " un parti païen "!
Décidément, oui, si Madame Boutin n'existait pas, il faudrait l'inventer.