Il y a plus de deux ans, sous ce même titre ( voir lien ), je donnais mon sentiment sur l'affaire Cahuzac. Mutatis mutandis nous la revivons ces jours-ci.
Le second gouvernement Valls - qu'on peut bien appeler le gouvernement de la dernière chance pour ce pouvoir aux abois et cet incapable président - vient juste d'être nommé.
Notre bouillant premier ministre nous jurait qu'il était uni et tendu vers le seul objectif de la réussite de la politique voulue par le président de la République.
Or, misère, les excellences à peine confirmées ou installées dans leurs fonctions, voici que le secrétaire d'Etat au commerce extérieur et au tourisme, grand ennemi déclaré de la fraude fiscale, est convaincu d'avoir, trois années consécutives " négligé " de transmettre sa déclaration de revenus et, partant, de payer ses impôts.
On se croit revenu deux ans en arrière : même gouffre entre les idéaux affichés et les pratiques malhonnêtes pour lesquelles n'importe quel citoyen serait poursuivi et condamné.
Mais on est encore descendu d'une marche dans l'abscence de toute retenue et de toute vergogne.
Car Jérôme Cahuzac, quand il fut bien clair qu'il avait fraudé le fisc décida - certes après avoir longuement hésité - de ne pas retourner siéger à l'Assemblée Nationale comme la loi l'y autorisait.
Thomas Thevenoud, lui, contraint comme son prédecesseur à la démission du gouvernement, annonce qu'il retournera à l'Assemblée Nationale comme député de Saône et Loire !
On ne saurait pousser plus loin le cynisme et le mépris des règles élémentaires de la morale. D'autant que ce monsieur, passant par dessus les lois et règlements de la République, déclare qu'il ne se soumettra qu'au jugement du peuple de sa circonscription, qui, en quelque sorte est d'office institué en jury populaire.(*)
Hélas, de nombreux antécédents l'attestent un peu partout en France, il n'est pas certain que les électeurs, mus par un irrédentisme local anti-parisien et anti-politique, ne lui donnent pas raison.
Sous cette présidence déglinguée, avec à la tête de l'Etat un incapable cynique et brinquebalant, notre pays s'enfonce dans une décadence institutionnelle et morale dont il aura bien du mal à sortir et qui, aux yeux du monde, dégrade tragiquement son image.
(*) Le cynisme de ce jeune député n'a d'égal que l'hypocrisie des caciques du Parti Socialiste qui font mine de s'indigner de son retour à l'Assemblée alors que sa démission les mettrait dans une position plus que périlleuse.
A quelques jours d'un vote crucial pour ou contre la déclaration de politique générale du premier ministre, la perte probable d'un siège réduirait le groupe socialite à 289 sièges, soit le compte exact de la majorité absolue.
Situation à haut risque dans l'ambiance actuelle de fronde, et qui explique que les beaux principes soient mis de coté le temps de passer ce cap dangereux...
J'ajoute deux choses à l'intention de ceux des lecteurs qui seraient tentés de m'accuser de partialité en ne stigmatisant que les errements des socialistes :
d'abord, je ne suis pas plus sévère que Mesdames Duflot, Trierweiler et Batho, qui n'ont pas de mots assez durs pour signifier leur rejet des hommes de pouvoir actuels.
Ensuite, je n'oublie certes pas que la droite, elle aussi, a ses brebis très galeuses, de Flosse à Balkany entre autres qui, quoique de multiples fois mis en examen et condamnés, continuent de siéger qui au Sénat, qui à l'Assemblée Nationale et à voter des lois sur lesquelles ils s'assoient !
Ce n'est pas la Gauche seulement qui est malade. Hélas, c'est la France.
Commentaires
Bonjour monsieur.. Je viens de découvrir dans le figaro de ce jour un article consacré à joigny..titre"joigny ville d'art et de misère"....triste réalité.. Un constat..!!?? Que vous avez pu faire il y a déjà quelque temps..respectueusement..pardon de ne pas "coller" à votre billet..!'
Bonjour,
Thomas Thevenoud, était donc en conflit avec l’administration des impôts, depuis plusieurs années, combine exactement ?
Il ne produisait pas de déclaration de revenus, et traînait des pieds pour payer ses impôts.
Mais à qui donc cette attitude pouvait-elle être en réalité, dûe ?
Ses mauvaises fréquentations ?
- collaborateur aux finances de Laurent Fabius dans les années 2000-2002,
- Arnaud Montebourg qui comme Chirac vis à vis de Jupé, nous le présentait comme le meilleur : « Vous savez qui c’est ce gars-là, ce Thomas : c’est le meilleur ». le meilleur en quoi ?
Le Journal de Saône-et-Loire n’hésite pas à résumer ainsi : « Il est Fabiusien à Paris, Montebourgien à Mâcon et opportuniste tout le temps. »
Bref un pur produit de la politique comme tant d'autres, roulant d'abord pour leur carrière et les avantages qui y sont liés, très très loin en amont du bien commun.i